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Système de projection des professions au Canada (SPPC)

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Titres Système de projection des professions au Canada (SPPC)
Auteur Direction de la politique économique (DPE) d’Emploi et Développement social Canada (EDSC)
Contact SPPC-COPS@hrsdc-rhdcc.gc.ca
Calendrier Prévisions sur dix ans, mises à jour aux deux ans
Résultats Site web du SPPC

Ensembles de données disponibles sur Gouvernement ouvert

Documentation supplémentaire Documents d’information

Le Système de projection des professions au Canada (SPPC) combine des évaluations de la situation récente du marché du travail, ainsi que des projections de l’offre et de la demande de main-d’œuvre afin de mettre en évidence les déséquilibres potentiels durant la période de projection. Le SPPC n’est pas un système de prévision, mais bien une méthode indiquant que si les tendances continuent comme par le passé, les déséquilibres actuels se poursuivront ou de nouveaux pourraient émerger. On mène une analyse pour 293 groupes professionnels (depuis 2019), un mélange des 500 catégories aux codes à quatre chiffres de la Classification nationale des professions (CNP) (précisions ici), et à l’échelle nationale. On crée des estimations provinciales partielles pour la partie de la demande seulement et on les distribue de façon confidentielle aux gouvernements provinciaux pour développement ultérieur.

Méthodologie

Situation récente du marché du travail

Pour chacun des 293 groupes professionnels ainsi que les treize provinces, on mène une analyse des indicateurs du marché du travail. Le processus se déroule en deux étapes principales : 1) la collecte des données et l’analyse détaillée; 2) des consultations avec des intervenants internes et externes.

 

Étape 1 : Analyse des données

L’analyse consiste à estimer les niveaux et les mesures de croissance1 des plus récentes années de façon à les comparer à des observations historiques. Les indicateurs des estimations annualisées2 figurent au tableau 1.

Tableau 1 : Indicateurs pour l’analyse des données

Indicateur Précisions
Croissance de l’emploi Croissance annuelle moyenne des trois années précédentes.
Croissance du salaire horaire moyen Croissance annuelle moyenne des trois années précédentes.
Variation du taux de chômage Variation du niveau du taux de chômage des trois années précédentes.
Niveau du taux de chômage Comparaison du taux de chômage des trois années précédentes avec la moyenne sur dix ans.
Proportion des travailleurs qui font des heures supplémentaires Variation de proportion au cours des trois années précédentes.
Nombre de bénéficiaires de prestations régulières d’AE Aide à valider les estimations du chômage.
Rapport entre le nombre de bénéficiaires de prestations régulières d’AE et le nombre d’employés Sert à comprendre l’écart entre le nombre de chômeurs « expérimentés » et le nombre de personnes employées.
Nombre de postes vacants La croissance est préférable au niveau, qui n’est pas un indicateur adéquat de la situation du marché du travail.
Croissance des postes vacants
Rapport entre le chômage et les postes vacants Sert à comprendre combien il y a de chômeurs pour pourvoir un poste.
Rapport entre les bénéficiaires de prestations régulières d’AE et les postes vacants Semblable au rapport entre le chômage et les postes vacants, mais utilise les données de l’AE; sert à valider les données du chômage.
Variation du rapport entre le chômage et les postes vacants Sert à comprendre si le rapport a diminué (resserrement de la situation) ou non.
Variation de la proportion de postes à pourvoir depuis plus de 90 jours Une hausse de cette proportion devrait en principe indiquer un resserrement de la situation.
Besoins en main-d’œuvre Correspond à la main-d’œuvre (emploi + chômage) divisée par la demande totale (emploi + postes vacants) = part du nombre de travailleurs en surplus compte tenu de la demande totale; une estimation négative indique une demande plus élevée que l’offre ou un resserrement du marché du travail.
Variation dans l’estimation des besoins en main-d’œuvre Sert à comprendre si la situation du marché du travail tend vers le resserrement.
Niveau des nouvelles embauches Valeur annualisée des travailleurs employés depuis trois mois et moins, extraite aux mois de mars, juin, juillet et décembre.
Variation du niveau de nouvelles embauches Il arrive que l’emploi ne présente pas d’augmentation, mais cela ne veut pas dire que les entreprises n’engagent pas. Cette mesure sert à montrer si la demande de main-d’œuvre existe encore.
Variation du salaire horaire moyen des nouvelles embauches Sert à indiquer si les salaires à l’embauche sont à la hausse ou à la baisse.
Proportion de travailleurs autonomes Sert à comprendre la fiabilité des variables (p. ex. salaires horaires, proportion d’heures supplémentaires, nouvelles embauches, taux de chômage, assurance-emploi et postes vacants). Si la proportion de travailleurs autonomes est élevée, ces variables ne sont typiquement pas fiables.
Taux de chômage mensuel de la dernière année historique Sert à comprendre si l’estimation du chômage est volatile en raison de la variabilité mensuelle ou de la saisonnalité ou si l’estimation annuelle est basée seulement sur quelques observations mensuelles.
Croissance de l’emploi du secteur d’activité dans lequel œuvrent la plupart des travailleurs d’une profession (secteur d’activité principal pour chaque profession) Sert à comprendre si la situation du marché du travail est dictée par un secteur d’activité en particulier.
Répartition provinciale de l’emploi au cours de la dernière année historique Sert à comprendre quelles provinces dictent la situation nationale du marché du travail.

L’analyse est essentiellement constituée d’un examen qualitatif des indicateurs qui apparaissent dans le tableau 1 pour chacune des 293 professions à l’étude. L’objectif est d’évaluer la situation la plus récente du marché du travail pour chaque profession. On cerne les signes de resserrement ou de relâchement de la situation du marché du travail au cours des dernières années en comparant le comportement de l’indicateur avec la moyenne historique ainsi que les moyennes d’autres professions. Par exemple, si le taux de chômage est « élevé », l’analyse consiste à s’interroger sur ce que signifie « élevé » pour cette profession. Autrement dit, est-il élevé, mais toujours inférieur à ce qu’il était dans le passé (signe d’une amélioration de la situation)? Dans quelle mesure est-il plus bas ou élevé que par le passé? Est-il plus élevé ou bas que dans d’autres professions? Est-il élevé parce qu’il s’agit d’une profession saisonnière? Si le taux de chômage est élevé, la croissance de l’emploi et des salaires est-elle faible? Le nombre de nouvelles embauches et de postes vacants est-il plus bas? Le nombre de bénéficiaires de l’AE est-il en hausse, etc.?

Compte tenu du nombre de professions à analyser, la charge de travail est répartie parmi les analystes de l’équipe du SPPC. Chaque analyste examine deux groupes de professions : un pour lequel il a la responsabilité première et le second, pour valider le travail d’un autre analyste. Autrement dit, chaque profession est évaluée au moins deux fois, par deux analystes différents. Ensuite, l’équipe du SPPC procède à une analyse en profondeur et une évaluation finale de chaque profession. Pendant ces séances, la priorité est de se concentrer sur les professions signalées comme « incertaines », de même que celles dont les conditions sont déséquilibrées (pénurie ou surplus).

Étape 2 : Consultation

Lorsque l’équipe du SPPC a finalisé son analyse interne, on transmet les résultats aux analystes centraux, régionaux et provinciaux d’EDSC au sujet de leurs marchés du travail locaux. En général, ce processus déclenche plusieurs changements dans les évaluations au niveau provincial et, selon le nombre de changements, il peut avoir un effet sur l’évaluation nationale. On fournit également les résultats à certains intervenants externes (grâce à des rapports accessibles au public et parfois par lien direct).

Le résultat final de l’analyse de la situation actuelle du marché du travail est le suivant :

    • Une évaluation (surplus, équilibre ou pénurie) pour 293 regroupements professionnels, à l’échelle nationale et provinciale, pour l’ensemble de la période de trois ans (les résultats nationaux sont disponibles ici) (A).

 

Ancienne méthodologie

Jusqu’en 2017, l’évaluation de la situation récente du marché du travail se faisait selon une approche de classement en trois étapes. D’abord, trois indicateurs de base construites en utilisant le taux d’emplois, les salaires et la croissance de chômage, servaient à dériver des mesures pondérées et à jauger leur évolution au cours des trois dernières années par rapport à la moyenne parmi toutes les professions. Ensuite, on effectuait un exercice similaire pour évaluer l’évolution des trois indicateurs de base au cours des dix dernières années. Une comparaison des moyennes conduirait à une évaluation systématique des déséquilibres. Enfin, on validait les résultats des évaluations préliminaire et secondaire par un examen qualificatif des indicateurs de base en parallèle avec des indicateurs supplémentaires.

Conditions futures du marché

Pour chacun des 293 groupes professionnels et chacune des années de la période de projection, on estime et on synthétise la demande d’expansion et la demande de remplacement (retraites, décès, émigration) comme le nombre total de possibilités d’emploi. Les deux estimations sont principalement façonnées par les scénarios démographiques, macroéconomiques et sectoriels qui suivent.

 

Projections démographiques : Statistique Canada élabore des projections de la population par sexe et par groupe d’âge3 :

  • Projection de population par sexe et par groupe d’âge (résultats disponibles ici) (B).

Un modèle interne d’EDSC (voir le tableau 2 pour les modèles d’EDSC) utilise une approche de séries temporelles afin de prévoir les taux d’activité pour toutes les combinaisons d’âge, de sexe, de niveau de scolarité et de statut étudiant :

  • Projection des taux d’activité par sexe et par groupe d’âge (résultats disponibles ici) (C).
  • Projection des taux d’activité par niveau de scolarité (résultats disponibles ici) (D).

En combinant la population et les taux de participation, on obtient ce qui suit :

  • Projection de la population active par sexe et groupe d’âge (résultats disponibles ici) (E).
  • Projection de la population active par niveau de scolarité (résultats disponibles ici) (F).

 

Projections macroéconomiques :Le Conference Board du Canada élabore un scénario personnalisé en utilisant les hypothèses d’EDSC et basé sur les données publiques de Statistique Canada pour diverses variables macroéconomiques au niveau national, dont l’investissement, la consommation, les dépenses publiques, le chômage (Z), le PIB global et la croissance de la productivité.

 

Projections sectorielles :en se basant sur les résultatsmacroéconomiques, le Conference Board du Canada crée des projections personnalisées pour le PIB, l’emploi et la productivité de la main-d’œuvre typiquement au moyen de l’approche Cobb-Douglas pour 42 catégories du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) :

  • PIB par secteur d’activité au niveau national (résultats disponibles ici) (I).
  • Estimations de la productivité par secteur d’activité (J).4

 

Le scénario sectoriel a pour objectif principal d’estimer le nombre de travailleurs requis (croissance de l’emploi) pour une croissance donnée du niveau de production (PIB) :

  • Nombre de travailleurs dans les 42 groupes du SCIAN au niveau national (résultats disponibles ici) (K).

Tableau 2 : Modèles du marché du travail d’Emploi et Développement social Canada

Modèle Auteur Objectif
Situation récente du marché du travail aux niveaux national et provincial Division de la recherche sur le marché du travail et les compétences (Direction de la politique économique) Évaluer les déséquilibres récents aux niveaux national et provincial
Système de projection des professions au Canada (SPPC) Division de la recherche sur le marché du travail et les compétences (Direction de la politique économique) Évaluer les déséquilibres potentiels au niveau national
Situation récente du marché du travail au niveau régional Analyse et recherche en politique et géomatique (Direction de l’information sur le marché du travail) Évaluer les déséquilibres potentiels au niveau régional
Perspectives d’emploi sur trois ans Direction de l’information sur le marché du travail Déterminer les lieux de la création d’emplois (selon la demande)

Projection des possibilités d’emploi

Demande d’expansion

À l’aide d’un modèle interne, on estime la part de l’emploi professionnel au sein des 42 secteurs d’activité selon des données de l’Enquête sur la population active (EPA). On établit ces parts au moyen d’une méthodologie prévisionnelle à partir de séries temporelles et on les applique à l’emploi projeté par profession. On obtient ainsi l’emploi par profession et par secteur d’activité. La somme des résultats de ces estimations correspond au total de l’emploi projeté par profession :

  • Projections de l’emploi par profession (résultats disponibles ici) (K).
  • Nombre de possibilités d’emplois liées à la croissance économique ou à la demande d’expansion (résultats disponibles ici) (L).
Demande de remplacement

Un modèle interne sert à estimer le nombre de possibilités d’emplois issues du remplacement des travailleurs qui quittent leurs postes pour des raisons de retraite, de décès en cours d’emploi ou d’émigration.

Retraite : Selon le modèle du SPPC, on définit la retraite comme « le retrait définitif de l’emploi rémunéré » chez les gens âgés de 50 ans et plus. Les mesures sont conçues spécifiquement pour prendre en compte les retraites volontaires et involontaires. Même s’il existe nombre de sondages et de bases de données qui contiennent des informations sur la retraite, il n’y a aucun ensemble de données exhaustif au Canada qui peut fournir des informations détaillées et fiables en utilisant cette définition au niveau des professions.

On établit des estimations de la retraite historique en utilisant l’EPA et la Banque de données administratives longitudinales (DAL). On estime le nombre de retraités volontaires en se basant sur la question « raison pour avoir quitté le dernier emploi » de l’EPA. Ensuite, on estime les niveaux de retraite involontaire au sein de la DAL comme la somme des individus âgés de plus de 50 ans qui ont quitté leur emploi et sont demeurés au chômage pendant au moins trois années consécutives.

On regroupe ensuite les taux de retraite volontaire et involontaire et on prévoit les probabilités de retraite par âge et par sexe en se basant sur les données de la DAL. La projection est une moyenne pondérée des trois méthodologies : dans la première, le modèle autorégressif de premier ordre (AR(1)) lisse les données à l’aide d’un filtre HP; la deuxième fonde les taux de retraite sur les mouvements de cohortes plutôt que sur l’âge; dans la troisième méthodologie, la retraite est une part fixe en fonction de l’âge seulement. On obtient les niveaux de retraite en appliquant les probabilités de retraite projetées au niveau d’emploi projeté (K). Les estimations des retraites volontaires et involontaires sont examinées, pondérées et mises en commun pour générer les estimations finales des taux de retraite futurs par âge et par sexe.

La méthodologie de la répartition par âge sert à prévoir la retraite par profession. Comme l’âge moyen de la retraite au niveau national est d’environ 61 ans, tous les travailleurs employés de 56 ans et plus pourraient potentiellement prendre leur retraite au cours des cinq prochaines années. Deux éléments ont un effet sur les pressions liées à la retraite : 1) le profil d’âge d’une profession et 2) l’âge médian de la retraite pour une profession.

On obtient par la suite un bassin de retraite potentiel en calculant la distribution de l’âge médian au sein d’une profession sur une période de cinq ans. Une série de retraites potentielles sans contrainte est produite et ensuite limitée au total dérivé du modèle de retraite global. Cela représente le nombre d’individus susceptibles de prendre leur retraite lors d’une année donnée, généré pour tous les groupes professionnels. Les estimations de retraite sont ensuite réparties parmi les 293 groupes hybrides de la CNP, selon la part de l’emploi associée à chaque profession. Cela donne ce qui suit :

  • Projection de la retraite par profession (résultats disponibles ici).
  • Projection du taux de retraite par profession (résultats disponibles ici).

 

Comme on calcule les taux de retraite au niveau professionnel, on les applique aux estimations de l’emploi projeté aux niveaux professionnel et sectoriel afin d’obtenir la somme de toutes les retraites au sein d’un secteur d’activité (résultats disponibles ici).

Décès en cours d’emploi : La probabilité de décès par âge est conçue en tant que rapport entre le nombre de décès et la population. On obtient cette projection à l’aide d’une simple régression à partir de séries temporelles avec une valeur constante, une tendance et une valeur de décalage. Ces taux de décès par âge sont ensuite appliqués aux projections de l’emploi par année d’âge pour une profession (K).

 

Émigration : Dans un premier temps, on extrait les estimations du nombre d’émigrants des estimations de la population de Statistique Canada (émigrants – émigrants de retour nets + émigrants temporaires). On obtient les projections d’émigration de la projection démographique (B). Par la suite, on établit les taux d’activité des émigrants. Après avoir appliqué les taux d’activité au nombre projeté d’émigrants, on attribue le nombre estimé d’émigrants actifs est alloué selon les professions.

En combinant les estimations de la mortalité en cours d’emploi et de l’émigration, on obtient ce qui suit :

  • Nombre de possibilités d’emplois liées à l’émigration et à la mortalité en service par profession au niveau national (résultats disponibles ici) (L).

 

Le nombre total de possibilités d’emploi équivaut à la somme de la demande d’expansion et de la demande de remplacement :

  • Total des possibilités d’emploi dans 293 professions au niveau national (résultats disponibles ici) (M).

 

Projection des chercheurs d’emploi

On prévoit trois flux de chercheurs d’emploi : 1) les chercheurs d’emploi issus de l’immigration, 2) les chercheurs d’emploi issus du système scolaire et 3) les autres chercheurs d’emploi. En plus des nouveaux chercheurs d’emploi, on estime la composition des marchés du travail en lien avec la mobilité professionnelle.

Offre de l’immigration

Chaque année, des chercheurs d’emploi issus de l’immigration (toutes catégories d’immigration confondues) entrent au Canada à titre de résidents permanents et ils prennent part au marché du travail. On estime et on projette la part des immigrants en tant que proportion de la population canadienne.

En appliquant cette proportion à la projection de la population totale (B), on obtient le nombre de nouveaux immigrants actifs et inactifs sur le marché du travail. On applique un taux d’activité moyen basé sur les données de l’EPA au sujet des immigrants récents afin d’estimer le nombre de nouveaux immigrants qui entrent sur le marché du travail en entrant au Canada. La population active estimée des nouveaux immigrants est ensuite répartie parmi 293 groupes professionnels au moyen de tendances des parts historiques basées sur les données du recensement pour les immigrants récents :

  • Nombre de nouveaux immigrants à la recherche d’un emploi par profession au niveau national (résultats disponibles ici) (N).
Offre des sortants du système scolaire

Les chercheurs d’emploi issus du système d’éducation (aussi appelés les sortants du système scolaire) quittent les programmes à temps plein de leur plus haut niveau de scolarité (à titre de diplômés ou de décrocheurs) afin de prendre part à la population active. La projection des nouveaux entrants est basée sur la composition du taux de scolarité de la population active âgée de moins de 34 ans (c.-à-d. dans le groupe d’âge le plus susceptible de sortir du système scolaire pour se joindre à la population active).

D’abord, on divise la population active de 15 à 34 ans entre les étudiants et les non‑étudiants selon des données historiques de l’EPA. Ensuite, on calcule la composition selon les niveaux de scolarité (c.-à-d. la proportion d’individus dans chaque niveau de scolarité) de la population active non‑étudiante. On applique par la suite la composition du niveau de scolarité des non-étudiants à la population active projetée (E) afin de générer une estimation de la population active non‑étudiante par âge et par niveau de scolarité pour chaque année de la période de prévision.

La variation de la population active de chaque cohorte d’âge simple d’une année à l’autre produit le nombre de sortants du système scolaire par année et par niveau de scolarité. Par exemple, pour les sortants du système scolaire qui possèdent une scolarité secondaire, les estimés sont comme suit :

Où PA_NE signifie « population active non-étudiante » et SS signifie « scolarité secondaire ». L’exercice est répété pour tous les âges et toutes les années, puis il est agrégé par année. Ensuite, on répartit les sortants du système scolaire parmi les occupations selon les parts historiques des sortants du système d’éducation par niveau de scolarité dans les professions (selon l’EPA). L’Enquête nationale auprès des diplômés, qui fournit de l’information sur les professions et les programmes d’éducation des diplômés postsecondaires, sert à contrôler la part de nouveaux diplômés qui entrent dans des professions de gestion. Les résultats sont les suivants :

  • Nombre de chercheurs d’emploi issus du système scolaire par profession au niveau national (résultats disponibles ici) (P).

 

Offre des autres chercheurs d’emploi

Parmi les autres chercheurs d’emploi, on trouve :

  • Retours sur le marché du travail nets : ceux qui ont quitté le marché du travail et qui reviennent ensuite
  • Étudiants-travailleurs : ceux qui cherchent un emploi tout en étudiant

On suppose que la proportion de retours sur le marché du travail et d’étudiants-travailleurs est assez stable dans le temps; elle sert donc à équilibrer le taux de chômage estimé par le scénario macroéconomique (Z) et celui qui découlera de la projection des possibilités d’emploi et des chercheurs d’emploi. Pour obtenir le taux de chômage prévu par les composantes du modèle (Q), la population active de l’année précédente (t-1) est ajoutée au nombre de chercheurs d’emploi de l’année en cours (t), moins les départs à la retraite et les décès, afin de calculer la population active de l’année en cours. De même, on établit l’emploi pour chaque année en additionnant l’emploi de l’année précédente (t-1) et la demande d’expansion pour l’année en cours (t). On peut alors calculer le taux de chômage pour chaque année. Il faut ajouter les autres chercheurs d’emploi (Q) pour que ce taux de chômage corresponde à celui du scénario macroéconomique (Z).

On répartit les autres chercheurs d’emploi parmi les professions à l’aide des projections basées sur l’EPA :

  • Nombre d’autres chercheurs d’emploi par profession au niveau national (résultats disponibles ici) (Q).

 

En additionnant l’offre de l’immigration (N), celle des sortants du système scolaire (O) et celle des autres chercheurs d’emploi (Q), on obtient le nombre total de chercheurs d’emploi :

  • Nombre total de chercheurs d’emploi par profession au niveau national (résultats disponibles ici) (R).

 

Mobilité professionnelle nette

Enfin, on ajuste la composition de l’offre de la main-d’œuvre par profession (c.-à-d. les chercheurs d’emploi (R)) pour tenir compte de la mobilité professionnelle. Pour chaque groupe professionnel, d’autres groupes sont désignés comme faisant partie du même parcours professionnel (c.-à-d. qu’en général, un individu dans une profession a probablement travaillé dans d’autres professions connexes durant sa carrière). On calcule la probabilité de passer à chaque groupe professionnel en utilisant les données professionnelles longitudinales de l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR; ce calcul peut être redéveloppé en utilisant l’Étude longitudinale et internationale des adultes [ÉLIA]).

Pour chaque groupe professionnel, le nombre de chercheurs d’emploi équivaut à la somme des nouveaux immigrants, des sortants du système scolaire et des autres chercheurs d’emploi qui entrent sur le marché du travail après l’ajustement de la mobilité professionnelle sur la période de projection (et non par année) :

La sommation des chercheurs d’emplois de l’immigration (N), des sortants du système secondaire (O), d’autres chercheurs d’emplois (Q), ainsi que la mobilité professionnelle nette fournit le nombre total des chercheurs d’emplois :

  • Total des chercheurs d’emploi par profession au niveau national (résultats disponibles ici) (R).

 

Mise en évidence des déséquilibres

L’évaluation finale, visant à mettre en évidence les déséquilibres, est effectuée sur la base de la situation récente du marché du travail et des projectives relatives des possibilités d’emploi et des chercheurs d’emploi. Il s’agit notamment d’évaluer la situation récente du marché du travail et des professions dont on estime qu’elles ont connu un déséquilibre au cours des dernières années (surplus/équilibre/pénurie) pour les 293 groupes professionnels (A).

On analyse ensuite les futurs flux du marché du travail. Pour chacun des 293 groupes, on compare la moyenne annuelle projetée des possibilités d’emploi (M) et des chercheurs d’emploi (R) sous forme de pourcentages de leurs niveaux d’emploi respectifs au cours de l’année de base (p. ex. 2018 pour les projections du SPPC de 2019) :

Nombre de possibilités d'emploi beaucoup plus élevé que celui des chercheurs
Nombre de possibilités d'emploi semblable à celui des chercheurs d'emploi
Nombre de possibilités d'emploi beaucoup plus faible que celui des chercheurs

 

L’évaluation finale combine la situation récente et la situation future du marché du travail. On détermine qu’il existe une pénurie ou un surplus seulement si on prévoit qu'un déséquilibre récent persiste ou qu’un nouveau déséquilibre apparaisse.

Situation future du marché du travail
Situation récente du marché du travail (Z) Openings significantly higher than seekers Openings similar to seekers Openings significantly lower than seekers
Récente pénurie Pénurie Pénurie S. O.
Récent équilibre Pénurie Équilibre Surplus
Récent surplus S. O. Surplus Surplus

 

Les résultats finaux sont disponibles pour l’ensemble de la période de projection, non pas pour chaque année :

  • Total des chercheurs d’emploi pour les 293 groupes professionnels au niveau national pour l’ensemble de la période de projection (résultats disponibles ici) (S).

Applications

Les résultats du SPPC sont distribués et utilisés de bien des façons. Par exemple :

Particuliers canadiens

  • Les résultats sont accessibles par le site web du SPPC pour aider les particuliers canadiens à prendre des décisions en matière d’éducation, de formation, de carrière et d’immigration.
  • Les résultats du SPPC servent à créer les Perspectives d’emploi sur trois ans d’EDSC, qui guide à leur tour le Guichet-Emplois.

 

Politiques et programmes d’emploi

  • Les résultats orientent différentes politiques d’EDSC, comme le Programme des travailleurs étrangers temporaires et la Stratégie emploi et compétences jeunesse.
  • Les résultats éclairent également d’autres activités des ministères fédéraux, entre autres les accords commerciaux internationaux et le Service correctionnel du Canada.

Politiques et programmes d’immigration

  • Les employeurs utilisent les résultats pour éclairer l’Étude d’impact sur le marché du travail dans les demandes du Programme des travailleurs étrangers temporaires.
  • Les résultats servent également à guider les activités d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

 

Éducation

Les résultats servent aux conseillers en orientation professionnelle.

Développement économique

Les résultats servent aux associations sectorielles et professionnelles, ainsi qu’à d’autres autorités responsables du marché du travail (syndicats, organismes sans but lucratif, etc.).

Notes de bas de page

1 On estime les mesures au moyen de l’Enquête sur la population active (EPA), l’Enquête sur les postes vacants et les salaires (EPVS) et l’ensemble de données internes sur l’assurance-emploi (AE) d’EDSC.

2 Les estimations annualisées désignent les moyennes mensuelles des indicateurs pendant un an. Ces estimations peuvent toutefois cacher certaines caractéristiques des professions comme la saisonnalité. Par exemple, les pêcheurs ont tendance à présenter des taux de chômage annualisés élevés puisqu’ils sont employés seulement pendant la moitié de l’année.

3 Source : Statistique Canada, projection de la population, selon le scénario de projection, l’âge et le sexe, au 1er juillet (x 1 000), https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1710005701&request_locale=fr

4 Les résultats de cette estimation ne sont pas entièrement accessibles au public, mais on peut les reproduire en divisant le PIB par les estimations prévues de l’emploi, qui sont publiques.

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