Connectez vos compétences avec l’avenir
Je suis récemment tombé sur un article de BuzzFeed présentant 24 images que les vieux millénariaux peuvent entendre même s’ils ne les ont pas entendues depuis des années. En tant que grand nostalgique des années 90, je l’ai dévoré. La troisième image de la liste représente la fameuse icône de boîte à lettres d’AOL qui, bien sûr, a aussitôt fait résonner en boucle dans ma tête la voix annonçant la réception d’un message. Ce qui, par ricochet, a déterré le bruit râpeux de la connexion téléphonique d’un modem.
Au-delà des bruits choquants, ce petit voyage dans le temps m’a rappelé combien la technologie a évolué rapidement au cours des vingt dernières années. Pour la plupart d’entre nous, ç’a été une bonne chose. Que ce soit par de meilleurs soins de santé, la diffusion vidéo en continu ou les moyens de communications à l’échelle mondiale, la technologie a amélioré nos vies d’innombrables façons.
Sur le plan économique, les nouvelles technologies sont associées à une réduction des coûts de production et à une augmentation des investissements. Elles accroissent la productivité et la compétitivité, et favorisent le développement politique et culturel des sociétés. En bref, elles stimulent la croissance économique et améliorent notre qualité de vie en nous rendant plus efficaces. Mais seulement si les gens ont les compétences nécessaires pour les utiliser efficacement.
Alors que les nouvelles technologies semblent émerger plus vite que jamais, on s’inquiète du fait que les compétences nécessaires pour réussir au travail changent plus rapidement qu’elles ne peuvent être acquises. En fait, le Canada investit même dans le Centre des Compétences futures afin de répondre à de tels problèmes.
Étant donné l’importance croissance du développement des compétences dans l’économie moderne, il peut être surprenant d’apprendre que les compétences ne sont pas tout à fait bien définies. En effet, il existe de nombreuses définitions contradictoires et différentes façons de les décrire. Le manque de clarté rend extrêmement difficile la mesure de l’offre et de la demande de compétences. Comme il est essentiel pour les décideurs et les Canadiens de comprendre les déficits de compétences, il s’agit d’une lacune importante dans l’information sur le marché du travail canadien.
Le fait de reconnaître l’importance de cerner les déficits de compétences a permis d’obtenir des résultats préliminaires, mais il reste beaucoup de travail à faire. Par exemple, la méthode la plus couramment utilisée pour mesurer les déficits de compétences repose entièrement sur la substitution des compétences par des caractéristiques observables du marché du travail, comme la scolarité, la profession ou le domaine d’études. Ma dernière publication dans Perspectives de l’IMT approfondit les différentes approches de mesure des déficits de compétences et présente des suggestions sur la façon d’aller de l’avant.
Une avenue à explorer, par exemple, est la création d’une table de concordance compétences-profession recensant les compétences associées à chaque profession. Une autre est l’application de l’apprentissage machine et des algorithmes d’analyse de texte aux offres d’emploi et données des utilisateurs en ligne. Bien que les deux approches présentent des avantages et des limites, elles offrent néanmoins des solutions potentielles pour la production de plus d’estimations fiables et opportunes des déficits de compétences au Canada et, par conséquent, des compétences requises pour faire progresser notre économie.
Pour en savoir plus
Vous trouverez de plus amples détails sur ces définitions et les raisons qui les justifient dans le numéro 14 de Perspectives de l’IMT, « Ceci n’est pas une compétence : le défi de la mesure des déficits de compétences ».
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En tant qu’économiste du CIMT, Anthony Mantione contribue à l’avancement du mandat du CIMT par l’application de techniques informatiques à l’analyse des données.