Avenir du travail
Une ressource sélectionnée de recherches récentes sur les tendances qui façonnent le marché du travail au Canada.
Le nouveau rapport de l’Institut Fraser pose une question d’actualité : l’intelligence artificielle (IA) peut-elle aider le Canada à relever ses principaux défis liés au marché du travail ?
Le rapport recense quatre problèmes interreliés qui exercent une pression sur le marché du travail :
- Le taux de participation de la population active diminue, notamment en raison du départ à la retraite des travailleur·ses plus âgé·es et du faible nombre de jeunes qui s’orientent vers les professions spécialisées
- Les employeurs signalent des pénuries persistantes de main-d’œuvre et de compétences, un frein à la croissance économique que l’immigration à elle seule ne peut résoudre
- La faiblesse chronique de la productivité au Canada montre peu de signes d’amélioration, ce qui menace la compétitivité
- L’élargissement des inégalités salariales risque d’accentuer les fractures sociales et d’affaiblir la cohésion économique
Le rapport soutient que l’IA peut contribuer à résoudre ces défis. En automatisant les tâches routinières, elle pourrait permettre aux travailleur·ses plus âgé·es et aux personnes en situation de handicap de rester plus longtemps en emploi, ce qui accroîtrait le taux de participation. Elle pourrait aussi atténuer les pénuries de compétences en aidant les petites entreprises à accroître leurs activités et en améliorant la productivité dans l’ensemble des secteurs. De plus, les outils d’IA peuvent faciliter la mise en relation entre employeurs et travailleur·ses, en reliant les compétences recherchées par les entreprises à celles disponibles sur le marché. Enfin, le rapport avance, de manière optimiste, que l’IA pourrait réduire les écarts salariaux en rehaussant la productivité des travailleur·ses moins qualifié·es, consolidant ainsi leur place sur le marché du travail.
Le rapport souligne toutefois que l’IA ne saurait constituer une solution à tous les problèmes du marché du travail. Ces bénéfices ne pourront se concrétiser qu’avec une adoption efficace, la formation de la main-d’œuvre et une gestion rigoureuse des risques, notamment liés au remplacement d’employé·es dans les fonctions administratives et de bureau. Il met aussi en garde : sans politiques complémentaires pour soutenir les travailleur·ses dans leurs transitions professionnelles, l’IA risque d’accentuer les inégalités plutôt que de les réduire.
Pour le Canada, le message est clair : l’IA ne doit pas être vue uniquement comme une perturbation à gérer, mais comme un outil pour relever les défis du marché du travail. Qu’elle devienne un levier d’inclusion et de productivité, ou une nouvelle source de déséquilibres, dépendra des choix des décideur·ses, des employeurs et des travailleur·ses.