Immigration économique
Entrée des mots du boulot
L’immigration économique est l’une des quatre catégories d’admission permettant aux personnes originaires d’autres pays qui ne sont pas citoyens canadiens de s’installer au Canada, d’y vivre et d’y travailler de façon permanente.
Cet article donne un aperçu des sources de données de l'IMT liées à l'immigration économique.
Qu'est-ce que les mots du boulot?
Nous avons créé les mots du boulot pour aider à mieux s’y retrouver dans les termes et sources d'information clés sur le marché du travail.
Chaque entrée des mots du boulot contient des définitions de termes fréquemment utilisés sur le marché du travail, des liens pour aider les utilisateurs à trouver les sources de données et les meilleures façons d'interpréter ces données afin de prendre des décisions plus éclairées.
Introduction
En raison de la persistance de faibles taux de natalité, le Canada, comme d’autres pays riches, a besoin de l’immigration économique pour soutenir la croissance démographique, combler les pénuries de main-d’œuvre et stimuler la croissance économique globale.
De plus, les immigrants économiques comblent les pénuries de main-d’œuvre, font profiter la société de leurs compétences et de leurs idées novatrices, réalisent des investissements financiers et créent des emplois par l’entrepreneuriat. En 2021, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) rapportait que l’immigration représente près de 100 % de la croissance de la population active au Canada et environ 75 % de la croissance démographique.
Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux se partagent la compétence en matière d’immigration au Canada. IRCC est responsable de faciliter la venue des immigrants. À l’exception du Québec, chaque province et territoire facilitent l’immigration par l’intermédiaire du Programme des candidats des provinces. Au Québec, l’immigration est gérée par Immigration, Francisation et Intégration Québec.
TABLE DES MATIÈRES
Définitions et sources
Dans cette section, nous explorons différentes façons dont le concept est défini au Canada. Une liste des outils de collecte de données liés au concept (par example: sondage, bases de données administratives) sera aussi publiée.
Qu'est-ce que l'immigration économique?
La capacité de contribuer à l’économie canadienne – que ce soit en tant que travailleurs, investisseurs, propriétaires d’entreprises ou entrepreneurs – est ce qui distingue les immigrants économiques des autres types d’immigrants.
Le Canada reconnaît trois autres catégories d’immigrants et a adopté des politiques visant à faciliter leur admission :
- Immigrants parrainés par la famille: les personnes qui obtiennent le statut de résident permanent en raison de leur lien de parenté avec le parrain, comme conjoint, partenaire, parent, grand-parent, enfant ou autre.
- Réfugiés: les personnes qui obtiennent le statut de résident permanent en raison d’une crainte fondée de retourner dans leur pays d’origine.
- Autres immigrants: les personnes qui reçoivent le statut de résident permanent dans le cadre d’un programme qui ne fait ni partie de la catégorie des immigrants économiques, ni des immigrants parrainés par la famille, ni des réfugiés.
Les chemins de l’immigration économique permanente
Tableau 1: Parcours d’accès à l’immigration économique au Canada
IRCC | Programmes d’immigration régionaux |
Programme des travailleurs qualifiés (fédéral) | Programme des travailleurs de métiers spécialisés (fédéral) | Programme d’expérience canadienne | Programmes d’immigration des gens d’affaires | Programme des candidats des provinces / Programme des travailleurs qualifiés du Québec |
Programme d’immigration au Canada atlantique |
Les candidats sont sélectionnés sur la base de leur expérience de travail qualifié et selon un système de points. | Les candidats doivent présenter une offre d’emploi ou posséder des qualifications canadiennes dans certains métiers spécialisés. | Les candidats doivent avoir au moins une année d’expérience de travail dans un métier spécialisé au Canada. | Les candidats sont sélectionnés par l’intermédiaire des programmes pour travailleurs autonomes et de visa pour démarrage d’entreprise. | Les candidats sont soutenus par une province ou un territoire en fonction des besoins régionaux.
Les conditions d’admissibilité se trouvent sur le site web de chaque programme (voir Tableau 2). |
Les employeurs désignés peuvent présenter une demande pour embaucher des étudiants internationaux ayant obtenu leur diplôme au Canada et les travailleurs étrangers qualifiés qui veulent travailler et vivre dans la région de l’Atlantique. |
Les voies fédérales
Le Programme des travailleurs qualifiés, le Programme des travailleurs de métiers spécialisés, le Programme d’expérience canadienne et le Programme d’immigration des gens d’affaires sont les quatre voies d’immigration fédérales administrées par IRCC
Ces voies reposent sur un système de gestion des demandes en ligne, appelé Entrée express, qu’IRCC utilise pour gérer et traiter les demandes.
Les candidats potentiels doivent d’abord vérifier leur admissibilité à l’un des programmes fédéraux. Ensuite, ils soumettent un profil d’Entrée express pour faire partie du bassin de candidats. Ce profil est aussi connu sous le nom de Déclaration d’intérêt.
Le système d’Entrée express notera automatiquement un candidat en fonction de son profil et le classera par rapport aux autres candidats du bassin selon le Système de classement global (voir encadré 1). Les candidats les mieux classés pourront alors être invités à présenter une demande de résidence permanente.
Encadré 1 : Système de classement global
Le classement d’Entrée express se fait au moyen du Système de classement global. Il s’agit d’un système de points utiliser pour évaluer et noter les profils et les classer dans le bassin de candidats d’Entrée express désirant obtenir la résidence permanente. Les facteurs pris en compte sont notamment les compétences, l’éducation, la maîtrise des langues officielles et l’expérience professionnelle.
Le nombre maximal de points est de 1200. La moitié de ces points sont considérés comme essentiels, l’autre moitié, comme des points supplémentaires.
Les points de base sont attribués en fonction de quatre critères : les compétences, l’expérience professionnelle, les études, ainsi que les compétences linguistiques et les études de l’époux ou du conjoint de fait. Les points supplémentaires sont attribués si la personne a fait des études ou suivi une formation au Canada, si elle a reçu une offre d’emploi valide, si elle a été désignée par une région, si elle a un frère ou une sœur qui vit au Canada et qui est résident permanent ou citoyen, ou si elle possède de solides compétences linguistiques en français. L’invitation à présenter une demande de résidence permanente est octroyée sur la base du total de ces deux notes.
Le pointage du Système de classement global est conçu pour déterminer la probabilité qu’un candidat connaisse du succès sur le plan économique au Canada et est utilisé comme point limite dans les tirages au sort d’Entrée express. Les candidats ayant obtenu les meilleurs résultats reçoivent généralement une invitation à présenter une demande de résidence permanente. Ils doivent ensuite remplir la demande, qui sera évaluée par IRCC. S’il est accepté, le candidat obtient la résidence permanente et peut s’installer au Canada.
Voies d’accès régionales, provinciales et territoriales
En plus des voies d’immigration fédérales permettant d’accéder au statut d’immigrant économique, les provinces, les territoires et les régions administrent également leurs propres voies : il s’agit du Programme des candidats des provinces pour les provinces et territoires (à l’exception du Québec et du Nunavut), du Programme des travailleurs qualifiés du Québec et du Programme d’immigration au Canada atlantique.
Ces programmes offrent des possibilités d’immigration aux personnes qui possèdent les compétences, l’éducation et l’expérience professionnelle nécessaires pour contribuer aux besoins économiques d’une région, d’une province ou d’un territoire donné.
Les personnes qui viennent au Canada dans le cadre du Programme des candidats des provinces, du Programme des travailleurs qualifiés du Québec ou du Programme d’immigration au Canada atlantique sont appelées (mais non obligées) à vivre et à travailler dans la région, la province ou le territoire offrant le parrainage. Toutefois, une fois qu’elles ont obtenu le statut de résident permanent, elles peuvent vivre dans la province de leur choix.
Il existe au total 12 programmes de candidats des provinces et programmes régionaux, chacun comportant plusieurs volets d’immigration (voir tableau 2). Les conditions d’admissibilité et les critères de sélection varient d’un programme des candidats à l’autre, tout comme les volets qui les composent.
Plusieurs programmes des candidats des provinces offrent des voies d’Entrée express utilisant le même système d’Entrée express que les programmes fédéraux. Les candidats doivent toujours satisfaire aux exigences d’admissibilité de l’une des voies fédérales en plus des exigences propres au programme des candidats de la province, qui nécessite une demande distincte.
Les candidats sélectionnés par une province ou un territoire se voient attribuer 600 points à ajouter à leur pointage d’Entrée express, ce qui les place généralement dans les premiers rangs. Ces candidats pourraient ensuite être invités à présenter une demande de résidence permanente.
Le projet pilote du Programme d’immigration au Canada atlantique a été lancé en 2017 afin d’aider les provinces de l’Atlantique à répondre aux besoins de leurs marchés du travail. Ce programme offrant une voie d’accès supplémentaire à la résidence permanente a permis aux employeurs désignés de pourvoir rapidement des postes vacants.
Le 1er janvier 2022, le projet pilote est devenu un programme permanent. Il présente des caractéristiques uniques visant à encourager la rétention et l’intégration à long terme des nouveaux arrivants. Parmi ces caractéristiques, modèle axé sur l’employeur, des exigences d’établissement et une gouvernance panatlantique dotée d’une variété de parties prenantes.
Tableau 2 : Programmes et volets d’immigration régionaux, provinciaux et territoriaux
Voies d’immigration régionales, provinciales et territoriales | Description |
Programme des candidats de l’Alberta (PCA) | Le PCA est un programme d’immigration économique désignant des personnes à la résidence permanente en Alberta. Il est administré par les gouvernements de l’Alberta et du Canada.
Les personnes désignées doivent détenir des compétences recherchées en vue de réduire la pénurie de main-d’œuvre en Alberta ou doivent projeter l’achat ou le démarrage d’une entreprise en Alberta. Le PCA comprend différents volets. |
Programme d’immigration au Canada atlantique | La version pilote de ce programme a été lancée en 2017 pour aider les employeurs désignés de la région à embaucher des travailleurs qualifiés étrangers qui souhaitent immigrer dans la région, ainsi que des diplômés internationaux qui souhaitent rester dans la région après l’obtention de leur diplôme.
En 2022, il est devenu permanent sous le nom de Programme d’immigration au Canada atlantique. Les employeurs doivent démontrer qu’ils n’ont pas été en mesure de recruter des candidats de la région pour leurs postes à pourvoir. Ils ne sont pas tenus de fournir une étude d’impact sur le marché du travail. Le Programme est complémentaire au Programme des candidats des provinces dans chaque province de l’Atlantique et comprend plusieurs volets. |
Programme des candidats de la Colombie-Britannique (PCCB) (en anglais seulement) | Le PCCB est une voie permettant aux travailleurs étrangers hautement recherchés et aux entrepreneurs expérimentés d’obtenir la résidence permanente en C.-B. et ainsi contribuer à répondre aux besoins du marché du travail de la province.
Le programme comprend plusieurs volets. |
Programme Candidats du Manitoba (PCM) | Le MPNP s’adresse aux diplômés récents, aux travailleurs qualifiés, aux gens d’affaires et à leur famille qui souhaitent et peuvent immigrer au Manitoba en tant que résidents permanents.
Sept voies sont proposées dans le cadre de trois principaux volets. |
Programme des candidats de Terre-Neuve-et-Labrador (PCPTNL) | Le PCPTNL s’adresse aux diplômés internationaux, aux travailleurs qualifiés et à leurs familles qui souhaitent immigrer à Terre-Neuve-et-Labrador en tant que résidents permanents.
Le programme comprend plusieurs volets. |
Programme des candidats des TNO | Le Programme des candidats des TNO s’adresse aux personnes prêtes à démarrer ou à acquérir une entreprise, ou à investir dans une entreprise ténoise existante et aux personnes ayant reçu une offre d’emploi valide d’un employeur des Territoires du Nord-Ouest.
Les candidats qui ont une offre d’emploi valide peuvent faire une demande par l’intermédiaire de l’un des trois programmes. Plusieurs volets sont offerts. |
Programme des candidats de la Nouvelle-Écosse (PCNE) | Le PCNE cible les immigrants qui possèdent les compétences et l’expérience requises pour répondre aux besoins du marché du travail de la province.
Les travailleurs qualifiés, les étudiants étrangers, les entrepreneurs et les gestionnaires d’entreprise (ainsi que leur famille) souhaitant immigrer en Nouvelle-Écosse en tant que résidents permanents peuvent présenter une demande. Le programme comprend différents volets. |
Programme ontarien des candidats à l’immigration (POCI) | Le POCI vise les travailleurs étrangers, les étudiants étrangers, les propriétaires d’entreprises et les entrepreneurs qui possèdent les compétences, l’expérience et l’éducation dont l’économie provinciale a besoin.
Le programme comprend différents volets. |
Programme des candidats de l’Île-du-Prince-Édouard (PCIPE) | Le PCIPE cible les travailleurs qualifiés et les diplômés internationaux des établissements désignés de l’Î.-P.-É., ainsi que leur famille, qui souhaitent obtenir la résidence permanente. Deux voies sont possibles, selon que le candidat a reçu ou non une offre d’emploi valide.
Les candidats doivent satisfaire aux exigences d’au moins un des trois programmes fédéraux d’immigration économique pour être admissibles à la désignation par le PCIPE. Le programme comprend différents volets. |
Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ) | Le PRTQ s’adresse aux candidats à l’immigration ayant la formation et les compétences professionnelles nécessaires pour intégrer le marché du travail québécois et travailler dans des professions qui connaissent des pénuries de main-d’œuvre.
Les candidats doivent soumettre une déclaration d’intérêt contenant des renseignements personnels ainsi que des informations sur leur éducation et leurs expériences professionnelles, une offre d’emploi valide le cas échéant, et leur niveau de connaissance des langues officielles. Le PRTQ n’est pas lié aux programmes fédéraux d’immigration économique. Plusieurs volets sont offerts. |
Programme Candidats Immigrants pour la Saskatchewan (PCIS) | Le PCIS s’adresse aux travailleurs étrangers qualifiés qui occupent un emploi dans la province ou qui souhaitent travailler et vivre dans la province, ainsi qu’aux entrepreneurs qui prévoient de créer ou d’acheter une entreprise ou d’exploiter une ferme dans la province et qui souhaitent faire de la Saskatchewan leur résidence permanente.
Plusieurs volets sont offerts. |
Programme territorial de candidature à l’immigration (PTCI) et Programme territorial de candidature à l’immigration pour gens d’affaires (PTCIGA) | Le PTCI et le PTCIGA ciblent les entrepreneurs et les travailleurs qualifiés étrangers afin de répondre aux besoins du marché du travail.
Le PTCI permet aux employeurs d’embaucher des employés à long terme. Plusieurs volets sont offerts. |
Exigences s’appliquant aux employeurs qui embauchent à l’étranger
Bien qu’il existe des exceptions, les candidats à l’immigration économique au Canada qui présentent une demande dans le cadre du Programme des candidats des provinces, du Programme d’immigration au Canada atlantique ou du Programme des travailleurs qualifiés du Québec doivent généralement avoir reçu une offre d’emploi.
Toutefois, pour offrir un emploi à un citoyen ou à un résident non canadien, les employeurs doivent répondre à certains critères établis par leur province, territoire ou région.
En général, ils doivent fournir de l’information sur le marché du travail (IMT) qui démontre la nécessité économique d’embaucher à l’étranger, comme des statistiques sur les postes à pourvoir, des renseignements sur les salaires et des preuves de pénurie de main-d’œuvre ou de compétences. Ils doivent également démontrer qu’ils ont d’abord tenté de recruter localement.
Programme à venir pour remédier aux pénuries de main-d’œuvre et de compétences par l’immigration
En plus de ces programmes d’immigration fédéraux et provinciaux, le Canada prévoit de lancer un Programme des candidats des municipalités (en anglais) afin de remédier aux pénuries de main-d’œuvre qualifiée et de favoriser une plus grande répartition des immigrants dans les petites municipalités canadiennes. IRCC n’a pas encore annoncé de date de mise en œuvre ni fourni d’informations sur les détails de ce programme.
Voies et programmes émergents
Les voies d’immigration du Canada s’adaptent constamment afin de répondre aux besoins changeants de main-d’œuvre, qui peuvent varier selon le secteur, la province et le territoire. Par conséquent, de nouvelles voies – en plus de celles mentionnées ci-dessus – émergent régulièrement. Pensons par exemple aux différents programmes pour les aides familiaux, à la voie d’accès à la résidence permanente des travailleurs de la santé ou au Programme pilote sur l’agroalimentaire.
Le système d’immigration du Canada est également conçu pour répondre aux besoins humanitaires : de nouvelles voies ont été créées pour aider les réfugiés qualifiés à immigrer au Canada par l’intermédiaire des programmes économiques existants. Les voies à la résidence permanente pour les résidents de Hong Kong et le Projet pilote sur la voie d’accès à la mobilité économique en sont deux exemples.
Il convient de consulter fréquemment les sites Web des gouvernement fédéral, provinciaux et territoriaux afin de vérifier si des changements ont été apportés aux programmes d’immigration et aux conditions d’admissibilité.
Sources de données
Base de données longitudinales sur l’immigration
La Base de données longitudinales sur l’immigration (BDIM) est l’une des sources d’informations les plus complètes sur la situation socio-économique des immigrants.
L’un des principaux avantages de cet ensemble de données est la possibilité de relever les catégories d’admission des immigrants, ce qui permet aux chercheurs de différencier les revenus et la mobilité des immigrants qui ont été admis au Canada pour des raisons économiques (par opposition au regroupement familial ou aux demandes d’asile).
Elle fournit des renseignements détaillés et fiables sur les immigrants admis, tels que les caractéristiques à l’admission (par exemple, le pays d’origine, le niveau de scolarité, la profession envisagée) et sur les résultats socio-économiques des individus au fil du temps, comme leur utilisation des services d’établissement, l’obtention de la citoyenneté, le revenu d’emploi, les renseignements fiscaux liés à l’éducation et la mobilité interprovinciale par catégorie d’admission.
Elle comprend également des informations sur l’expérience préalable à l’admission des immigrants admis (niveau d’éducation et compétences linguistiques à l’arrivée), dont des informations sur les immigrants admis en tant qu’enfants (avant l’âge de 18 ans).
La BDIM est mise à jour chaque année à partir de données administratives, fiscales et de mortalité concernant les immigrants et les résidents temporaires (par exemple, les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux).2
Les données ont un retard de deux ans. Elles sont extraites des dossiers des immigrants et des résidents temporaires de IRCC, du fichier T1 individuel annuel de l’Agence du Revenu du Canada, du fichier des données fiscales T4 et du fichier de prestation fiscale canadienne pour enfants (que Statistique Canada utilise pour créer le fichier familial IMDB-T1 pour l’année) et des dossiers de mortalité de la base de données canadienne sur la mortalité.
La BDIM est quelque peu limitée en ce qui a trait au type d’IMT disponible. Par exemple, elle ne fournit pas de caractéristiques de la population active, comme l’emploi ou le chômage, mais elle fournit des renseignements sur l’incidence de l’emploi (c’est-à-dire les personnes qui déclarent un revenu d’emploi parmi la population des déclarants et les revenus médians au fil du temps).
Elle permet donc d’analyser les tendances de l’emploi dans la durée à l’aide de paramètres différents de ceux de l’Enquête sur la population active (EPA).
Enquête sur la population active
L’enquête sur la population active est la source d’IMT la plus actuelle sur les immigrants. Elle fournit une IMT annuelle et mensuelle fondée sur le statut d’immigration. Contrairement à la BDIM, l’EPA classe les immigrants selon leur statut d’immigration plutôt que selon leur catégorie d’admission.
Cet indicateur de statut d’immigration concerne principalement les immigrants admis et les personnes nées au Canada. Les immigrants admis sont classés en fonction du temps écoulé depuis l’obtention de leur statut de résident permanent. Il existe trois groupes : les immigrants admis depuis cinq ans ou moins (immigrants récents), les immigrants admis depuis plus de cinq à dix ans et les immigrants admis depuis plus de dix ans (immigrants de longue date/établis).
La catégorie « Né au Canada » comprend les citoyens canadiens nés au Canada.
Dans les tableaux de l’EPA, la somme des immigrants reçus et des citoyens nés au Canada ne correspond pas à la population totale. Cela s’explique par le fait qu’elle comprend une troisième catégorie contenant à la fois les citoyens canadiens nés à l’étranger et les résidents non permanents.
Les résidents non permanents regroupent les personnes d’autres pays qui vivent au Canada de façon temporaire, comme les travailleurs étrangers temporaires, les étudiants étrangers et les demandeurs d’asile. Cette troisième catégorie n’est pas incluse dans les tableaux publics, mais est accessible dans les microdonnées.
L’indicateur du statut d’immigration a été développé parce que l’on croyait que la situation des immigrants sur le marché du travail canadien s’améliorait au fil du temps. Or des recherches plus récentes révèlent que le pays de naissance peut limiter l’amélioration des résultats.
Les données disponibles remontent à 2006. Plusieurs estimations sur le marché du travail des immigrants sont accessibles, dont les caractéristiques de la population active selon le statut d’immigration, le niveau de scolarité, le sexe, le groupe d’âge et le pays de naissance.
Recensement
Le recensement fournit une variété de renseignements sur les personnes immigrantes par catégorie d’admission et par attributs sociodémographiques (par exemple, l’âge, le sexe, le groupe racialisé, le pays de naissance, le niveau d’études, l’ethnicité, le statut de citoyenneté, le statut générationnel) et IMT (par exemple, la population active, l’emploi, le chômage, le taux d’activité, le revenu).
Les données du recensement sont collectées tous les cinq ans et publiées environ deux ans plus tard. Les données sont disponibles pour la période de référence de 1981 à 2016.3 Statistique Canada utilise les données couplées d’IRCC pour déterminer le statut d’immigration.4 Depuis 2016, le recensement fournit des données sur les immigrants non seulement par statut d’immigration, mais aussi par catégorie d’admission et par type de demandeur qu’il tire de la BDIM.
Le recensement est l’une des sources les plus solides d’IMT sur les immigrants, toutefois l’information n’est pas toujours à jour; les données peuvent en effet rapidement ne plus être d’actualité.
Enquête longitudinale auprès des immigrants du Canada
L’Enquête longitudinale auprès des immigrants du Canada (ELIC) est une enquête exhaustive conçue pour étudier la façon dont les nouveaux immigrants s’adaptent à la société canadienne et comprendre les facteurs qui entravent leur intégration, dont certains sont liés au marché du travail. Le lieu d’origine/de naissance, la catégorie d’admission détaillée (y compris le statut du visa de travail ou d’étudiant), l’expérience/les activités bénévoles et d’autres renseignements exhaustifs sur l’éducation/la formation sont disponibles.
Les répondants sont limités aux immigrants qui ont demandé la résidence depuis l’extérieur du Canada. Trois vagues de données sont disponibles sur les nouveaux arrivants (c’est-à-dire 12 000 immigrants âgés de 15 ans et plus) qui sont arrivés au Canada entre le 1er octobre 2000 et le 30 septembre 2001.
L’échantillon est composé d’une cohorte de nouveaux arrivants suivie à trois moments différents : six mois, deux ans et quatre ans après leur arrivée au Canada. L’enquête applique une approche dite « entonnoir », de sorte que le taux de réponse pour chaque période peut diminuer et avoir une incidence sur les résultats.
Banque de données administratives longitudinales
La Banque de données administratives longitudinales (DAL) est un fichier longitudinal conçu pour fournir des informations sur le revenu et la démographie des immigrants par rapport aux résidents nés au Canada. La DAL est mise à jour chaque année à partir d’un échantillon (20 %) du fichier familial T1 annuel.
Depuis 2017, une variable de couplage est disponible dans la BDIM. Elle permet de relier les principales caractéristiques des immigrants produisant des déclarations de revenus figurant dans la BDIM à leurs enregistrements dans la DAL, depuis 1982.
La DAL fournit plusieurs variables démographiques annuelles sur les individus répertoriés, y compris l’année d’arrivée des immigrants récents et un indicateur d’immigration (statut de citoyenneté), ainsi que le revenu annuel des personnes et celui de leur famille de recensement. Elle fournit également des renseignements sur le revenu, dont les salaires, les traitements et les commissions, ainsi que d’autres renseignements sur le revenu.
Certains niveaux géographiques ne sont pas inclus dans la base de données principale DAL, comme la région économique et la circonscription électorale fédérale. Cependant, il est possible de les trouver en utilisant la conversion des codes postaux.
Dynamique employeurs-employés au Canada
La Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCEE) est un ensemble de fichiers pouvant être associés qui fournissent des données appariées entre les employés et les employeurs du marché du travail.
Liée à la BDIM, la BDCEE fournit certaines données sur les immigrants par catégorie d’admission. Elle fournit également des données sur les travailleurs étrangers temporaires et les travailleurs des programmes de mobilité internationale. La dernière version, celle de 2020, comporte des fichiers allant jusqu’à l’année fiscale 2018 pour la plupart des fichiers de composants (sauf pour le fichier rétrospectif T1, qui est disponible jusqu’à l’année fiscale 2016). Des données pour la période 2001 à 2016 sont également accessibles.
La BDCEE comprend plusieurs ensembles de données administratives qui peuvent être reliées à la personne et à l’emploi à l’aide du numéro d’assurance sociale de l’individu et du numéro d’entreprise de l’employeur. La base de données comprend toutes les personnes et sociétés pouvant être répertoriées à partir des fichiers administratifs, ce qui inclut les personnes immigrantes. Elle permet de réaliser des analyses transversales et longitudinales.
Les transitions des travailleurs immigrants d’un employeur à l’autre, la durée d’emploi, le nombre d’emplois occupés à un moment précis de l’année et la création d’entreprises et d’emplois peuvent être suivis dans le temps.
Les observations individuelles sur les travailleurs et les entreprises sont confidentielles en vertu de la Loi sur la statistique.
À ce titre, les chercheurs externes ne peuvent accéder à la BDCEE qu’à partir du siège social de Statistique Canada.
Tableau 3 : IMT disponible sur l'immigration
Source de données | Classification de l’immigration | Fréquence | Années | Granularité | IMT disponible |
Base de données longitudinales sur l’immigration (BDMI) | Sous-catégories d’admission : immigrant parrainé par la famille; immigrant économique; réfugié admis au Canada; autre. | Annuelle | De 1980 à 2019 | Canada, province, territoire et région économique | Informations sur les sources de revenus (statut, type, valeur), niveau de scolarité au moment de l’obtention de la résidence permanente, dossiers fiscaux sur la scolarité par catégorie d’admission à l’immigration |
Enquête sur la population active (EPA) | Statut d’immigration : immigrants admis; nés au Canada | Tableaux annuels disponibles jusqu’en 2021; tableaux mensuels (moyenne mobile de 3 mois) disponibles pour 2022 | De 2006 à 2020 | Canada, province et région métropolitaine de recensement | Plusieurs caractéristiques de la population active sont disponibles en fonction du statut d’immigration et d’autres variables démographiques.
Des informations sur le niveau de scolarité par statut d’immigration sont également disponibles |
Recensement | Statut d’immigration (immigrants admis et nés au Canada) et résidents non permanents ainsi que catégorie d’admission d’immigration | Tous les cinq ans | De 1981 à 2006 | Canada, province, territoire, région métropolitaine de recensement et agglomération de recensement, division et sous-division de recensement (municipalités), secteurs de recensement (niveau du quartier) : tous les niveaux géographiques de recensement peuvent être appliqués | Caractéristiques du marché du travail, niveau de scolarité et données sur les revenus regroupées par statut d’immigration et catégorie d’admission à l’immigration |
Enquête longitudinale auprès des immigrants du Canada (ELIC) | Immigrants récents/nouveaux arrivants | Réalisée une fois pour la cohorte 2000-2001 en trois vagues entre 2000 et 2005 et mise à jour annuellement au moyen du couplage ELIC-BDIM | De 2001 à 2019 | Canada; province; région métropolitaine de recensement | Emploi (expérience professionnelle et sectorielle), sources de revenus (salaires, revenus d’un travail indépendant, revenus avant impôts, aide sociale), niveau de scolarité (domaine d’études et apprentissage acquis au Canada et à l’étranger) et compétences linguistiques |
Banque de données administratives longitudinales (DAL) | Statut de citoyenneté (c’est-à-dire statut d’immigration : immigrant ou né au Canada) | Annuelle | De 1982 à 2019 | Canada, province et territoire, division de recensement, région métropolitaine de recensement, agglomération de recensement, sous-division de recensement et secteurs de recensement | Income, low-income status |
Base de données canadienne sur la dynamique employeurs-employés (BDCEE) | Statut d’immigration | Occasionnelle/annuelle | De 2001 à 2018 | Régions géographiques infraprovinciales disponibles | Données relatives à l’emploi provenant des fichiers fiscaux |
*Note : Des liens vers des tableaux accessibles au public sont fournis dans la colonne « IMT disponible ».
Accès aux données
Pour chaque concept, nous décrivons où et comment les données disponibles sont collectées et peuvent être consultées. Les données présentées dans la section ci-dessus sont accessibles par les différents canaux présentés ci-dessous.
Tableau 4 : Comment accéder à l'IMT sur l'immigration
S.o. = sans objet.
applications
Dans cette section nous décortiquons la manière dont le concept est utilisé au Canada, notamment en ce qui concerne la conception de politiques et de programmes. Nous pensons que les cas de figure pour lesquels la collecte, l’analyse et la diffusion ont été conçues fournissent le contexte nécessaire pour comprendre à la fois les avantages et les limites.
L'immigration est un facteur important du succès économique du Canada. Elle contribue à accroître la population et la main-d’œuvre, le revenu imposable, les dépenses de consommation, ainsi qu’à stimuler l’économie et à combler les besoins de main-d'œuvre dans les régions et secteurs.
L’information sur le marché du travail relative aux immigrants est utilisée par une variété d’intervenants, tels que les gouvernements, les décideurs, les chercheurs, les professionnels de l’immigration et les travailleurs de l’établissement.
Connaître ces tendances du marché du travail est indispensable pour évaluer et améliorer les politiques d’immigration et bâtir un Canada plus diversifié, plus inclusif et plus équitable.
Gouvernements et décideurs
Les administrations fédérales, provinciales, territoriales et municipales ont recours aux données sur l’immigration pour orienter des politiques et des programmes touchant à un large éventail de questions liées à l’immigration.
Fixer des objectifs en matière d’immigration économique, déterminer les compétences et les professions à privilégier, évaluer le rendement des programmes et des politiques et suivre les résultats socio-économiques des immigrants ne sont que quelques-uns des éléments importants que les données sur le marché du travail des immigrants permettent d’éclairer.
Agents d’immigration et travailleurs de l’établissement
Les chercheurs utilisent les données sur le marché du travail concernant les personnes immigrantes pour comprendre les tendances de l’économie et du marché du travail.
Les agents d’immigration et les travailleurs de l’établissement peuvent également utiliser ces informations pour comprendre les obstacles auxquels les personnes immigrantes sont confrontées lorsqu’elles veulent trouver un emploi adéquat et s’intégrer à la société canadienne.
Remerciements
Cette entrée des mots du boulots a été préparée par Bolanle Alake-Apata du CIMT.
Nous tenons à remercier Ümit Mustafa Kiziltan, Lorna Jantzen, Rima Sakr et Mete Pamir, Moshen Hashem, David Kurfust, James McNamee et Ian Merkley (Immigration et Réfugiés Canada), Martha Patterson (Statistique Canada), et Kareem El (Canada Visa) pour leurs réactions et leurs commentaires constructifs.
Pour plus d'informations sur ce rapport, veuillez contacter Bolanle Alake-Apata, économiste, à l'adresse bolanle.alake-apata@lmic-cimt.ca, ou Anthony Mantione, directeur de recherche (intérimaire), à l'adresse anthony.mantione@lmic-cimt.ca.
NOTE DE FIN D'OUVRAGE
1 En plus de ces quatre voies fédérales, il existe plusieurs programmes pilotes qui mettent à l’essai des projets régionaux (par exemple, les régions rurales et nordiques) et des approches sectorielles (par exemple, l'agroalimentaire) menant à l’immigration économique permanente.
2Les résidents temporaires et les résidents non permanents sont des catégories équivalentes. Les résidents non permanents sont des personnes originaires d’autres pays qui vivent temporairement au Canada, comme les travailleurs étrangers temporaires, les étudiants étrangers et les demandeurs d’asile.
3Le recensement de 2021 devrait être publié en octobre 2022.
4Les résultats du recensement de 2021 contiendront pour la première fois des données détaillées sur la population des résidents non permanents.
5Les données de l'EFT sont accessibles au moyen du Système d'accès à distance en temps réel, les données par statut d’immigration ne sont cependant pas fournies.
Qu'est-ce que les mots du boulot?
Nous avons créé les mots du boulot pour aider à mieux s’y retrouver dans les termes et sources d'information clés sur le marché du travail.
Chaque entrée de mots du boulot contient des définitions de termes fréquemment utilisés sur le marché du travail, des liens pour aider les utilisateurs à trouver les sources de données et les meilleures façons d'interpréter ces données afin de prendre des décisions plus éclairées.