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Prévision de l'état d'équilibre du marché du travail du Québec

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Aperçu

Titres Modèle de prévision de l’état d’équilibre du marché du travail par profession
Auteur Direction de l’analyse et de l’information sur le marché du travail

Emploi-Québec

Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale

Contact LASSAD.DAMAK@MTESS.GOUV.QC.CA
Calendrier Projection sur cinq et dix ans, mise à jour tous les ans
Résultats Dernier rapport disponible ici

Emploi-Québec, un secteur du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), fait des prévisions à moyen terme (cinq ans) et à long terme (dix ans) sur le marché du travail. Le modèle estime l’offre, la demande de main-d’œuvre ainsi que l’état d’équilibre pour 500 professions de la Classification Nationale des Professions (CNP) à 4 chiffres pour le Québec, les 17 régions (Les régions de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec sont regroupées) économiques (régions administratives du Québec) ainsi que les deux régions métropolitaines de recensement de Montréal et de Québec.

Méthodologie

Prévision des postes à pourvoir

Pour chaque occupation et pour chaque année de projection, la demande d’expansion et celle de remplacement sont projetées et additionnées pour fournir le nombre d’emplois à pourvoir durant les prochaines années.

Ces estimations se fondent sur les prévisions macroéconomiques à moyen et à long terme du Conference Board du Canada (CBoC). À l’aide d’un outil économétrique élaboré selon des spécifications du CBoC et basé en particulier sur des équations de production découlant de la matrice d’entrées-sorties de l’économie du Québec obtenue de Statistique Canada, Emploi-Québec effectue d’abord une répartition par industrie, pour chacune des années de prévision, du volume de production que le CBoC prévoit pour le Québec. Elles se basent également sur les projections démographiques de l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ) pour le Québec et ses régions.

  • Produit intérieur brut (PIB) par industrie (41 secteurs du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord ou SCIAN), par année (non public) (A)

La demande d’expansion correspond aux besoins de main-d’œuvre nécessaires pour réaliser la production (A) prévue pour 41 industries ou regroupements d’industries.

Par la suite, Emploi-Québec estime la productivité du travail par industrie pour chacune des années de prévision, à partir de la tendance observée historiquement.  Pour les perspectives à moyen terme (sur cinq ans) et à long terme (sur dix ans), il procède à une estimation de la productivité des 41 industries ou regroupements d’industries.

L’emploi par industrie pour l’ensemble du Québec, les 16 régions et les deux grandes régions métropolitaines de recensement, soit celles de Montréal et de Québecrégion est calculé à partir de l’historique des parts de l’emploi de chaque région par rapport à l’ensemble du Québec. Pour plusieurs industries, les prévisions d’emploi régional sont ajustées en fonction de l’évolution démographique prévue.

En dernier lieu, Emploi-Québec estime l’emploi par industrie pour l’ensemble du Québec et par région pour chacune des années de prévision en divisant le volume de production prévu dans chaque industrie par la productivité projetée de cette industrie. L’emploi total pour chaque année de prévision correspond à la somme de l’emploi annuel dans chacune des industries :

  • Emploi par industrie (41 secteurs SCIAN), par région, par année (non public) (B)

Ensuite, l’emploi prévu est réparti entre des groupes professionnels à l’aide d’une matrice de 41 industries et de 70 regroupements professionnels pour l’année de base et pour chacune des années de prévision. Ces regroupements sont composés de combinaisons de professions de la Classification nationale des Professions (CNP) à 2 et 3 chiffres (CNP2 et CNP3). Pour ce faire, une matrice dynamique est produite à partir des données d’emploi par industrie et occupation de l’Enquête sur la Population active (EPA), qu’on rattache à la matrice du dernier recensement disponible pour le Québec et pour chacune des régions:

  • Emploi par occupations (70 regroupements de la CNP), par région, par année (non public) (C)

La demande de remplacement estime le nombre de travailleurs qui, soit se retirent du marché du travail (départ à la retraite) soit quittent leur emploi pour combler un poste disponible dans une autre profession (mobilité interprofessionnelle), ou encore en raison du décès. La demande de remplacement est calculée à partir des données de l’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada. Le modèle estime les mouvements d’entrées et de sorties de la profession en comparant le niveau d’emploi par cohorte d’âges de cinq ans (15-19 ans, 20-24 ans, jusqu’à 65-69 ans) avec le niveau d’emploi pour ces mêmes cohortes cinq ans plus tard (20-24 ans, 25-29 ans, etc.). Il calcule des taux de remplacement historiques de 1992 (remplacement quinquennal 1987-1992) à 2018. La demande estime les flux de sortie nets par tranche d’âge pour évaluer le taux de remplacement prévu pour chacune des professions. Ce taux est supposé identique pour l’ensemble des régions. La demande de remplacement en volume est obtenue en multipliant le taux par le volume projeté d’emplois dans la profession.

  • Demande de remplacement par occupation (500 occupations de la CNP à 4 chiffres), par région et par année (non publique) (D)

La somme de la demande d’expansion et de remplacement donne :

  • Emplois à pourvoir par profession (500 occupations de la CNP à 4 chiffres), par région et par année (non publique) (E)

Les prévisions de l’offre de main-d’œuvre se fondent essentiellement sur deux éléments : l’immigration prévue et les sortants du système scolaire.

Offre provenant de l’immigration

Ici, seule l’entrée d’immigration permanente est considérée. L’offre provenant de l’immigration est calculé en utilisant les données administratives du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) sur l’historique des nouveaux immigrants admis. Étant donné qu’il existe souvent un délai de diffusion des données administratives, le nombre de nouveaux immigrants admis est « nowcaster » jusqu’à la date de début de projection1. Seules les personnes de 15 ans et plus sont retenues dans le calcul. De plus, un taux de participation pour la population âgée de 15 ans et plus est appliqué à la projection pour ne conserver que la population active.

Les nouveaux immigrants recherchant un travail sont ensuite alloués aux occupations de la CNP à l’aide d’un modèle économétrique utilisant les données administratives du MIFI et du dernier recensement disponible. Les nouveaux immigrants sont également alloués aux différentes régions sur la base de la part des récents immigrants (c’est-à-dire ceux qui se sont établis au pays au cours des cinq dernières années) au sein de la population active totale d’après le dernier recensement disponible.

  • Nombre de nouveaux immigrants par profession (500 occupations de la CNP à 4 chiffres), par région et par année (F)

Offre provenant du système scolaire

L’offre future des sortants du système scolaire recherchant du travail est obtenue à partir des projections par niveau de scolarité des nouvelles inscriptions du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MÉES). Cette donnée est obtenue en appliquant aux prévisions des inscriptions et du nombre de diplômés une série de paramètres et d’hypothèses (provenant principalement des enquêtes Relance du MÉES) tels que le taux d’inscription et de diplomation par programme, le taux de diplômés qui se destinent au marché du travail, et la proportion de personnes qui ont abandonné leurs études et qui se destinent au marché du travail.

La projection du nombre de sortants du système scolaire est ensuite allouée par profession en multipliant les diplômés des différents programmes scolaires par des matrices de conversion (des niveaux et programmes d’études en CNP4).

  • Nombre de sortants du système scolaire par profession (500 occupations de la CNP à 4 chiffres), par année (I)

Identification de l’état d’équilibre

L’exercice de prévision de l’offre et de la demande de main-d’œuvre par profession est réalisé pour l’ensemble du Québec et les régions et est validé par les économistes régionaux de Services Québec.

Un diagnostic de l’état d’équilibre de chacune des professions est posé pour le moyen terme (l’ensemble de la période de projection, comme 2019-2023) et pour le court terme (une année de projection (souvent la deuxième année, 2020 pour l’exercice 2019-2023)). Cet exercice repose à la fois sur l’estimation de la demande de main-d’œuvre (l’ampleur des besoins à combler) et l’estimation du nombre de nouveaux chercheurs d’emplois et sur le diagnostic de l’état actuel du marché du travail.

État actuel du marché du travail

Une première évaluation de l’état d’équilibre par profession est faite pour l’année de base (2018 pour le dernier exercice de projection) sur la base d’une multitude d’indicateurs du marché du travail comme le nombre de postes vacants, le taux de chômage par profession observé, etc.

Le taux d’offre de main d’oeuvre est calculé comme le rapport du nombre de chômeurs et chômeuses par rapport à la population active provenant des dernières données de l’EPA disponibles pour l’ensemble du Québec et des professions. Ce taux est ensuite désagrégé par profession et régions selon la structure du chômage observée lors du dernier recensement disponible et de son évolution entre le dernier recensement et les dernières données de l’EPA disponibles.

  • Taux d’offre de main-d’œuvre par profession (500 occupations de la CNP à 4 chiffres), par région, pour l’année de base (J)

État d’équilibre des flux futurs

Une première évaluation de l’état d’équilibre par profession est faite pour l’année de base (2018 pour le dernier exercice de projection) sur la base d’une multitude d’indicateurs du marché du travail comme le nombre de postes vacants, le taux de chômage par profession observé, etc.

Le taux d’offre de main d’oeuvre est calculé comme le rapport du nombre de chômeurs et chômeuses par rapport à la population active provenant des dernières données de l’EPA disponibles pour l’ensemble du Québec et des professions. Ce taux est ensuite désagrégé par profession et régions selon la structure du chômage observée lors du dernier recensement disponible et de son évolution entre le dernier recensement et les dernières données de l’EPA disponibles.

  • Taux d’offre de main-d’œuvre par profession (500 occupations de la CNP à 4 chiffres), par région, pour l’année de base (J)
Taux de demande de main-d’œuvre

D’abord un taux de demande de main-d’œuvre est calculé comme la somme de la variation de l’emploi (croissance ou décroissance) en raison de l’évolution économique (B) ainsi que du remplacement des personnes (C) divisé par l’emploi de l’année de base. Le taux est calculé pour chaque profession, région et année de projection et pour la somme des cinq ans.

  • Taux de demande de main d’œuvre par profession (500 occupations de la CNP à 4 chiffres), par région, par année (K) et pour la somme des cinq ans.
Taux d’offre de main-d’œuvre

Ensuite le taux d’offre de main-d’œuvre est calculé comme la somme de l’offre provenant des immigrants (F) ainsi que des sortants scolaires (I) divisé par l’emploi de l’année de base. Le taux est calculé pour chaque profession, région et année de projection et pour la somme des cinq ans.

  • Taux d’offre de main-d’œuvre par profession (500 occupations de la CNP à 4 chiffres), par région, par année (I) et pour la somme des cinq ans.
Taux d’écart de main-d’œuvre

Ensuite le taux d’écart de main-d’œuvre est calculé comme la différence entre la demande totale et l’Offre totale divisé par l’emploi de l’année de base. Le taux est calculé pour chaque profession, région et année de projection et pour la somme des cinq ans.

  • Taux d’écart de main-d’œuvre par profession (500 occupations de la CNP à 4 chiffres), par région, par année (L)

Analyse des écarts et élaboration des diagnostics

L’analyse du taux d’écart de main-d’œuvre (I) par rapport à l’ensemble du marché (ensemble des professions et de la province) ainsi que l’analyse de l’état actuel du marché du travail (J) permet d’obtenir le diagnostic final pour chaque profession, et de répartir les diagnostics, de manière préliminaire, en cinq classes : déficit, léger déficit, équilibre, léger surplus et surplus.

Par la suite, une analyse qualitative des économistes régionaux de Service Québec et la consultation notamment des comités sectoriels de main-d’œuvre (CSMO), des conseils régionaux des partenaires du marché du travail (CRPMT), de différents ministères et organismes, permet d’infirmer ou de confirmer l’attribution d’un diagnostic à un groupe professionnel. Dans cette analyse qualitative sont pris en considération, entre autres, le diagnostic de l’exercice précédent, un investissement marquant, une mise à pied massive ainsi que l’évolution récente de certains indicateurs opérationnels, comme l’évolution du nombre de postes vacants, des prestataires de l’aide sociale et de l’assurance-emploi par profession et les résultats des enquêtes d’intégration au marché du travail des niveaux diplômés et diplômées du réseau de l’éducation. Des études et des enquêtes sur la situation dans certaines professions sont aussi considérées.

Les trois niveaux de perspectives d’emploi par profession et par région sont interprétés comme suit :

 

Excellente

Pour une profession en déficit de main-d’œuvre, les probabilités de trouver un emploi sont dites excellentes lorsqu’il est estimé que, pour la période analysée, le nombre de travailleurs disponibles sera insuffisant pour répondre aux besoins des employeurs (contexte de déficit de main-d’œuvre).

Ainsi, pour une personne disposant des compétences requises ou qui les acquerra durant la période analysée, les possibilités d’obtenir un emploi dans cette profession sont très élevées. Ce diagnostic ne doit cependant pas être interprété comme une garantie d'emploi.

Pour les employeurs, cela signifie que le recrutement et la rétention de travailleurs seront difficiles. Les employeurs devront donc adapter leur stratégie de recherche de candidats.

Les perspectives d’emploi peuvent être excellentes pour des raisons variées telles qu’une forte croissance de l’emploi, un besoin de remplacement élevé en raison de nombreux départs à la retraite ou une méconnaissance de la profession, qui fait que peu de personnes se dirigent vers celle-ci.

 

Bonne

Pour une profession en léger déficit, en équilibre ou en léger surplus de main-d’œuvre, les probabilités de trouver un emploi sont dites bonnes lorsqu’il est estimé que, pour la période analysée, le nombre de travailleurs disponibles sera suffisant pour répondre aux besoins des employeurs (contexte d’équilibre entre l’offre et la demande de main-d’œuvre).

Ainsi, pour une personne disposant des compétences requises ou qui les acquerra durant la période analysée, les possibilités d’obtenir un emploi dans cette profession sont élevées. Ce diagnostic ne doit cependant pas être interprété comme une garantie d'emploi.

Pour les employeurs, de bonnes perspectives d’emploi signifient que le recrutement et la rétention de travailleurs se feront en général sans obstacles importants étant donné le nombre de travailleurs disponibles.

 

Limitée

pour une profession en surplus de main-d’œuvre, les probabilités de trouver un emploi sont dites limitées lorsqu’il est estimé que, pour la période analysée, le nombre de travailleurs disponibles sera supérieur aux besoins des employeurs (contexte de surplus de main-d’œuvre).

Ainsi, pour une personne disposant des compétences requises ou qui les acquerra durant la période analysée, les possibilités d’intégrer un emploi dans cette profession sont moins élevées. Ce diagnostic ne signifie pas qu’il sera impossible de trouver un emploi, mais que la stratégie de recherche d’emploi devra être adaptée au contexte.

Pour un employeur, des perspectives d’emploi limitées signifient que le recrutement et la rétention de travailleurs sera facilités.

Les perspectives d’emploi sont limitées lorsqu’une faible croissance de l’emploi, voire une décroissance de celui-ci, est prévue ou qu’il existe déjà un grand bassin de travailleurs disponibles (c’est le cas lorsque le taux de chômage est élevé pour une profession). Cela peut s’expliquer par exemple par des changements technologiques ou un ralentissement dans un secteur d’activité économique.

Applications

Les résultats du modèle de prévision de l’état d’équilibre du marché du travail sont utilisés dans plusieurs contextes, notamment :

Produits pour les individus :

  • Le site internet IMT en ligne fournit les résultats de prévisions. Il est utilisé notamment par les fournisseurs de services d’emploi, les futurs immigrants et autres utilisateurs.
  • Le site internet Emploi d’avenir se base sur les résultats pour faire la promotion des emplois en demande.

Politiques et programmes d’emploi

  • Les résultats sont utilisés par Services Québec et son réseau externe pour appuyer les services d’emploi (p. ex., consultations).
  • Fournissent de l’information pour Emploi-Québec et Services Québec sur 1) les professions à promouvoir ; 2) l’achat de formation pour les travailleurs vulnérables.
  • Les résultats soutiennent la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) dans la gestion de ses programmes (ex. : gestion du Programme de formations de courte durée privilégiant les professions priorisées et les Bourses de promotion des programmes de formation menant aux professions priorisées).
  • Utilisées par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail pour suggérer une réorientation.
  • Les prévisions sont également utilisées par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) pour cibler les professions faisant partie de sa campagne de promotion et de valorisation des métiers et professions.

Politiques et programmes d’immigration

  • Le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Inclusion (MIFI) s’en sert pour établir le pointage des domaines de formation utilisés dans la sélection des immigrants travailleurs permanents.
  • Ces prévisions servent aussi à l’établissement de la liste des professions admissibles au traitement simplifié dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires.

Politiques et programmes d’éducation/formation

 

    • Éclairent l’offre de bourses d’études pour les professions en déficit de main-d’œuvre.

 

Politiques et programmes de développement économique

Les résultats éclairent les conseillers d’affaires de Services Québec pour le soutien des employeurs (p. ex., élaborer des plans de ressources humaines).

Notes de bas de page

1 Par exemple, pour l’exercice de projection de 2019-2023, les données administratives étaient disponibles jusqu’à 2018 uniquement. Les données du plan d’immigration du MIFI ont été utilisées pour 2019 (année de base), 2020 et 2021. Emploi-Québec projette par la suite les années subséquentes

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