Le sage conseil d’Obama aux jeunes canadiens sur l’avenir du travail
Le 23 janvier, je me suis jointe à 6 000 personnes réunies au Palais des congrès du Toronto métropolitain pour écouter les réflexions sur l’évolution rapide du monde du travail de l’ancien président Barack Obama.
En tant que jeune, j’ai été invitée à participer à ce premier événement de la série Future of Work & New Economy, organisé par le Economic Club of Canada et le Global Institute for Conscious Economics. L’objectif était de discuter de la manière de doter les jeunes des compétences nécessaires pour réussir dans une économie en mutation.
La conversation portait sur de nouvelles façons inspirantes de penser l’économie, la société et le travail. Le principal enjeu était de stimuler la participation des jeunes canadiens qui devront éventuellement faire face aux défis que posent un monde de plus en plus automatisé et un climat en plein changement.
Rhiannon Rosalind, cheffe de la direction du Economic Club of Canada, a posé une question qui porte à réflexion : « Quelles sont les compétences les plus importantes pour la main-d’œuvre à l’ère de la machine? » Faisant écho à la documentation analysée dans notre Bibliographie annotée sur l’avenir du travail, Obama a affirmé que nous « devons nous concentrer sur ce que les humains font de manière unique » et ainsi mettre l’accent sur la créativité, le raisonnement analytique et les relations interpersonnelles.
Au CIMT, nous avons également abordé les enjeux liés à cette question difficile. Par exemple, nous avons entrepris de désambiguïser les concepts clés en matière de déficits de compétences et d’explorer comment faire le lien entre les taxonomies de compétences et les données sur les professions. Nous avons répondu à la nécessité de clarifier les définitions et la mesure des compétences. Enfin, nous avons souligné le besoin d’informations facilement accessibles sur les compétences recherchées aujourd’hui et attendues demain.
Obama a également soutenu que notre système d’éducation actuel est dépassé. Conçu dans la transition de l’ère agricole à l’ère industrielle, il doit maintenant être réformé. En enseignant aux gens à allier les capacités humaines à celles des machines, nous serons mieux à même de tirer profit du pouvoir et des possibilités qu’offre l’automatisation.
En cette ère de changements climatiques, il est aussi essentiel de faire évoluer les entreprises vers une production durable. Obama a souligné le rôle clé des gouvernements, des entreprises et des individus dans la réduction des gaz à effet de serre et cité l’exemple de la militante environnementaliste suédoise Greta Thunberg pour illustrer l’influence que peuvent avoir les jeunes. Il a exhorté les jeunes du Canada et du monde entier à faire ce qui est en leur pouvoir pour tenir les grandes entreprises responsables de leurs pratiques.
L’avenir est toujours empreint d’incertitudes, mais ce dont nous pouvons être sûrs, c’est que la technologie et le climat transformeront fondamentalement le monde du travail. Afin de mieux nous préparer à l’avenir, nous avons besoin d’une approche systémique de la compréhension des interactions entre ces deux moteurs de changement. La conversation sur l’avenir des compétences n’est pas terminée. À vrai dire, elle ne fait que commencer.
En tant qu’économiste du CIMT, Zoe Rosenbaum contribue aux projets de recherche actuels et futurs relatifs aux enjeux du marché du travail au Canada.