Emploi instable en 2020 pour les emplois ayant des exigences d’études moins élevées
L’année 2020 s’est avérée instable pour les marchés du travail – les pertes d’emplois massives et la réduction des heures de travail ont touché des millions de Canadiens, en particulier au printemps, lorsque les mesures de confinement ont été introduites pour la première fois. Comme nous l’avons noté dans les blogues précédents, ces répercussions n’ont pas été réparties uniformément entre les secteurs de la population active, ayant frappé très durement les bas salariés et les personnes immigrantes.
Bien que nous ayons surtout mis l’accent sur les effets sur le marché du travail propres à chaque secteur, la trajectoire d’emploi diffère grandement selon les professions et les exigences en matière d’études. En particulier, comme le révèle le graphique ci-dessous, l’emploi dans les professions qui exigent habituellement des études universitaires a été en grande partie épargné en 2020, une baisse de seulement 3 % (-133 250 emplois) entre février et avril. À l’inverse, les emplois exigeant un niveau de scolarité inférieur ont chuté de 18 % (ceux qui nécessitent généralement un diplôme d’études secondaires) à 26 % (ceux qui nécessitent généralement qu’une formation en cours d’emploi) pendant la même période.
Comme le fait ressortir la figure 1, la pandémie a eu des répercussions très différentes sur les professions selon le niveau de scolarité habituellement requis. Les emplois nécessitant un baccalauréat, une maîtrise ou un doctorat ont connu la plus faible baisse, tandis que les tendances pour les emplois nécessitant généralement un niveau d’études moins élevé ont connu des fluctuations considérables. L’emploi dans les secteurs exigeant un certificat d’études collégiales ou d’apprentissage et dans ceux exigeant un diplôme d’études secondaires a diminué de 18 % (-1 119 500) et de 23 % (-1 075 750), respectivement, entre février et avril. Les secteurs nécessitant une formation en cours d’emploi ont connu la plus forte baisse de l’emploi, soit 26 % (- 494 000) au cours de la même période.
Calculs de l’IMT : Statistique Canada, EPA (ADTR). Les données ne sont pas désaisonnalisées.
La reprise observée depuis avril a été tout aussi volatile pour certains groupes professionnels. Au début de l’été, les secteurs nécessitant une formation en cours d’emploi ont connu une forte reprise, car les travailleurs saisonniers ont trouvé un emploi dans la construction et l’agriculture et certaines activités estivales ont repris après la dissipation de la première vague de COVID-19. Pour ces secteurs, l’emploi avait dépassé son niveau de février en juillet (+1,3 %). Toutefois, l’emploi non désaisonnalisé a chuté à l’automne, les emplois qui pouvaient être exécutés à l’extérieur ayant régressé. En novembre, l’emploi dans les secteurs sans exigence de scolarité était inférieur de 6 % à son niveau de février.
Après une baisse spectaculaire de l’emploi dans les secteurs exigeant des certificats d’études collégiales ou d’apprentissage et ceux nécessitant seulement des études secondaires en mars et en avril, la situation s’est redressée de façon constante, atteignant 99 % et 96 % des niveaux avant la pandémie, respectivement en novembre.
Contrairement aux tendances observées pour d’autres groupes professionnels, l’emploi dans les secteurs exigeant une formation universitaire a fortement augmenté de juillet à novembre, où il a atteint 104 % de son niveau de pré-pandémie de février. L’augmentation notable de l’emploi chez ce groupe en septembre (gain de 5 %) était principalement attribuable à une hausse de l’emploi pour les professions dans les services d’éducation, car les niveaux de dotation ont été relevés pour appuyer les mesures d’adaptation en classe découlant de la COVID-19.
La voie à suivre
Tout au long d’une année 2020 incroyablement tumultueuse, les personnes occupant des emplois nécessitant un niveau d’éducation plus faible ont été les plus durement touchées. Plus précisément, les secteurs exigeant des études secondaires ou une formation en cours d’emploi ont connu la baisse la plus marquée de l’emploi. À l’exception des secteurs exigeant des titres universitaires, les niveaux d’emploi en novembre étaient encore inférieurs à leur niveau de pré-pandémie.
Cet aspect disparate de la pandémie sur les emplois nécessitant différents niveaux de scolarité souligne une fois de plus l’importance du soutien public pour ceux qui ont subi des conséquences disproportionnées de la pandémie. Au CIMT, nous continuerons de suivre la reprise de l’économie.
ramanvir.grewal@lmic-cimt.ca