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Qu’est-ce qu’un « bon » travail?

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Quelles sont les caractéristiques d’un bon emploi?

Le concept de « bon emploi » ou de « bon travail » est large et fait l’objet de débats parmi les décideurs politiques, les universitaires, les économistes et d’autres spécialistes.

Le travail occupe une place prédominante dans nos vies, c’est pourquoi il est essentiel de comprendre ce qu’est un bon emploi (ce qu’on appelle la qualité de l’emploi), autant pour le bien-être des travailleurs et des travailleuses que pour le bien-être global de la société.

Alors, qu’est-ce qu’un bon travail? Qui y a accès et qui n’y a pas accès? Les bons emplois sont-ils concentrés dans une poignée d’industries ou de secteurs? S’il y a de bons emplois, y a-t-il de mauvais emplois?

Ce sont des questions importantes qui se répercutent sur la vie des gens et, plus largement, sur le marché du travail.

Par exemple, plus des trois quarts (78 %) des personnes employées au Canada affirment préférer travailler de la maison plutôt qu’au bureau. Ce virage a fondamentalement modifié le marché du travail : aujourd’hui, un bon emploi en est un qui peut se faire à distance. Les industries et entreprises peuvent ainsi adapter leurs pratiques afin d’attirer et de retenir leur personnel.

Il n’existe aucun consensus sur la définition du concept de bon emploi ni sur son utilisation.

De manière générale, pour déterminer si un emploi est bon ou mauvais, les économistes mesurent les salaires, les heures travaillées et le roulement de personnel; les sociologues s’intéressent aux aspects non économiques du travail, comme le bien-être, l’autonomie et le contrôle, ainsi que les possibilités d’avancement; et les psychologues tiennent davantage compte de la perception et de la satisfaction personnelle.

Statistique Canada a utilisé six dimensions générales pour évaluer la qualité des emplois : le revenu et les avantages sociaux, les perspectives de carrière, l’intensité du travail, la qualité du temps de travail, les compétences et la latitude ainsi que l’environnement social.

Ce flou dans la définition de la qualité de l’emploi est préoccupant : il signifie que les responsables politiques, les entreprises, les chercheurs et chercheuses et les spécialistes ne peuvent harmoniser leurs travaux de manière à servir le mieux possible les intérêts de la population canadienne.

À travers le débat actuel sur les critères de mesure de la qualité de l’emploi, sept facteurs clés apparaissent comme des indicateurs clairs et cohérents de la qualité de l’emploi :

Rémunération

Une rémunération adéquate est un élément fondamental d’un « bon » emploi. Les travailleurs et travailleuses recherchent un salaire juste et concurrentiel qui reflète la valeur de leurs compétences, de leur expérience et des normes du marché pour leur rôle. En plus d’assurer la stabilité financière de la personne employée, un salaire adéquat est une marque de reconnaissance de ses contributions.

Heures de travail

Le nombre d’heures travaillées peut influencer fortement la satisfaction au travail. Un bon emploi doit offrir une charge de travail équilibrée, sans excès ni manque.

Perspectives professionnelles

La sécurité d’emploi et les occasions de développement professionnel sont des facteurs essentiels. Les travailleurs et travailleuses accordent de l’importance à la stabilité et ont des attentes légitimes en ce qui concerne la durée de leur emploi. En outre, les occasions d’avancement, les promotions, le développement des compétences et la possibilité de grimper les échelons au sein de l’organisation sont des caractéristiques d’un bon emploi.

Difficulté du travail

Cette composante prend en compte la charge physique et mentale du travail. Elle englobe des facteurs tels que l’épuisement, les niveaux de stress, l’exposition au risque et les tâches physiquement exigeantes. Un bon travail doit prioriser le bien-être, minimiser le stress excessif et limiter les situations dangereuses.

Contenu du travail

La satisfaction au travail est étroitement liée au contenu et à la nature du travail. Les bons emplois sont par nature intéressants et favorisent l’épanouissement. Des aspects tels que l’autonomie professionnelle, une contribution utile à la société et la possibilité d’aider les autres sont souvent considérés comme des éléments importants d’un bon emploi.

Les relations interpersonnelles

Des liens positifs sur le lieu de travail sont essentiels à la satisfaction professionnelle. Les travailleurs et travailleuses valorisent les relations de travail saines avec la direction et leurs collègues. Un environnement de travail collaboratif et respectueux favorise le sentiment d’appartenance et contribue considérablement à l’épanouissement général au travail.

Adéquation des compétences

Le degré d’adéquation entre les compétences et les qualifications de la personne employée et les exigences du poste a un effet direct sur la satisfaction au travail et les performances. Un ensemble de compétences bien adapté permet aux personnes employées d’exceller dans leur rôle, favorise la confiance et contribue à un sentiment d’épanouissement et d’efficacité dans le travail. Elle réduit également la probabilité de stress et d’insatisfaction liés aux compétences, ce qui en fait un déterminant important de la qualité de l’emploi du point de vue de la personne employée.

Ces catégories n’englobent évidemment pas tous les aspects possibles d’un bon travail, mais résument plusieurs des caractéristiques importantes valorisées par les travailleurs et travailleuses à travers le monde.

En fait, la définition de ce qu’est un « bon » travail est en constante évolution. Nous cherchons à définir la qualité de l’emploi en tant que chercheurs et chercheuses, universitaires ou responsables politiques, mais aussi en tant qu’individus, dans une démarche profondément personnelle qui nous rappelle qu’un bon emploi est bien plus qu’un salaire et un horaire de travail.

Cet article fait partie d’une étude en cours sur la qualité du travail au Canada. Inscrivez-vous à l’infolettre du CIMT pour recevoir des alertes sur les articles et publications sur le sujet.

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Suzanne Spiteri

Responsable de la recherche

Suzanne Spiteri est sociologue et possède plusieurs années d’expérience dans l’analyse qualitative des données ainsi que dans les méthodes d’analyse mixtes. Elle dirige les projets portant sur le resserrement du marché du travail et la situation professionnelle des groupes sous-représentés.

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