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Mars 2022

Les femmes en période de reprise économique : la COVID-19 et la participation des femmes au marché du travail

Deux ans après le début de la pandémie de COVID-19, nous explorons comment les femmes au Canada retrouvent leur équilibre dans un marché du travail tumultueux.

Illustration par Dorothy Leung pour CIMT.

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Principales constatations

Deux ans après le début de la pandémie, la reprise de l’emploi des femmes au Canada a été rapide et est maintenant légèrement en avance sur celle des hommes. En février 2022, l’emploi des femmes a augmenté de 2,0 % (+178 000 emplois) par rapport à février 2020, tandis que l’emploi des hommes a augmenté de 1,9 % (+192 000 emplois) au cours de la même période.

La reprise de l’emploi des femmes a été la plus forte chez les femmes âgées de 25 à 54 ans (« âge moyen »). En février 2022, la proportion de femmes d’âge moyen ayant un emploi a atteint le niveau le plus élevé jamais enregistré (81 %), principalement en raison de la hausse de l’emploi à temps plein.

Les gains d’emploi pour les femmes d’âge moyen se concentrent dans les professions à revenu moyen et élevé, qui ont augmenté de plus de 4,0 % depuis les creux de 2020. L’emploi des femmes est en légère hausse dans les postes moins rémunérés, soit 0,5 % de plus qu’avant la pandémie.

Dans tous les groupes d’âge, l’emploi à temps partiel des femmes a augmenté de 1,6 % (+37 000 emplois) par rapport à il y a deux ans. La reprise de l’emploi à temps partiel reste la plus forte chez les hommes de 25 ans et plus.

L’emploi à temps plein pour les femmes et les hommes plus jeunes (de 15 à 24 ans) et plus âgés (55 ans et plus) ne s’est pas encore totalement rétabli, demeurant sous les niveaux d’avant la COVID.

La baisse initiale du taux de participation des mères à la population active s’est maintenant complètement inversée. Les femmes d’âge moyen ayant des enfants participent désormais à la population active à des niveaux égaux ou supérieurs à ceux d’avant la pandémie.

Introduction

Il y a un an, une année complète après le début de la pandémie mondiale, nous avons examiné comment, en raison de la COVID-19, plus de femmes avaient perdu leur emploi que d’hommes.

Maintenant, deux ans après le début de la pandémie, nous revenons sur le sujet. Comment le marché du travail a-t-il changé pour les femmes au Canada? Nous explorons la situation des femmes par type d’emploi, âge, secteur et tranche de revenu.

Les marchés du travail se sont redressés rapidement au cours de la dernière année, l’emploi global revenant aux niveaux d’avant la pandémie et, à partir de septembre 2021, dépassant les niveaux antérieurs à la pandémie. Les derniers chiffres pour février 2022 situent l’emploi à 1,9 % (+369 000 emplois) au-dessus de février 2020.

La reprise de l’emploi chez les femmes a également été forte, en hausse de 2,0 % (+178 000 emplois) en février 2022, ce qui est légèrement supérieur à l’augmentation de l’emploi chez les hommes, qui est de 1,9 % ou 192 000 emplois.

La reprise pour les femmes a été la plus forte parmi la population d’âge moyen (de 25 à 54 ans), qui affiche maintenant les taux d’activité et d’emploi les plus élevés jamais enregistrés. Cependant, nous avons observé une reprise inégale dans un certain nombre d’autres domaines, que nous examinons plus en détail ci-dessous.

Explorer la croissance non réalisée de l’emploi : Et s’il n’y avait pas eu de pandémie?

Les niveaux d’emploi des hommes et des femmes pendant la pandémie ont été les plus faibles en avril 2020, et la reprise au cours des deux années suivantes a été rapide, mais instable.

Les pertes d’emplois initiales liées à la pandémie ont été marquées pour les deux sexes, totalisant 1,52 million d’emplois (-16,8 %) pour les femmes et 1,46 million d’emplois (-14,6 %) pour les hommes en seulement deux mois entre février et avril 2020.

L’emploi s’est rapidement redressé depuis, malgré les vagues ultérieures de COVID-19 qui ont nécessité des mesures de santé publique renouvelées entraînant des baisses d’emploi de plus courte durée et moins graves (voir le graphique 1).

En février 2022, le nombre d’emplois a augmenté de 369 000 postes par rapport à février 2020. Cette hausse se compose de 192 000 (+1,9 %) gains nets d’emploi pour les hommes et de 178 000 (+2,0 %) gains nets pour les femmes.

Même si le niveau d’emploi est revenu au-dessus de celui de février 2020, les marchés du travail du Canada demeurent bien en deçà de ce qu’ils auraient pu être si la COVID-19 n’avait pas eu lieu.

Pour illustrer ce fait, le graphique 1 comprend des lignes pointillées montrant ce qu’auraient pu être les tendances en matière d’emploi si une pandémie mondiale n’avait pas entraîné de restrictions aux entreprises et interrompu l’afflux d’immigrants en âge de travailler sur lesquels la population active du Canada compte pour sa croissance.

Si l’emploi des hommes et des femmes avait suivi la trajectoire moyenne de 2005 jusqu’en février 2020, l’emploi total aurait été supérieur de près de 1 % à son niveau actuel.

Comparativement à ce scénario hypothétique, l’emploi des femmes est actuellement inférieur de 0,9 % à ce qu’il aurait pu être si nous n’avions pas connu une pandémie mondiale. L’emploi chez les hommes est actuellement inférieur de 0,5 %.

L’un des enseignements de cette analyse est que lorsque nous utilisons les niveaux d’emploi de février 2020 comme point de comparaison, la reprise semble importante. Si l’on considère la croissance prévue non réalisée de l’emploi, la reprise est légèrement plus faible; même par rapport à cette mesure, la reprise de l’emploi total est presque complète.

Toutefois, le Canada a connu une faible croissance démographique au cours des deux dernières années. Il s’agit d’une dimension supplémentaire importante à prendre en compte pour évaluer l’incidence de la pandémie sur le marché du travail canadien.

Graphique 1 : L’emploi s’est redressé, mais reste en deçà de niveau projeté avant la COVID-19

Emploi réel et projeté pour les hommes et les femmes, de 2005 à 2022

CIMT; Statistique Canada Tableau 14-10-0287. Données désaisonnalisées.

Pour la toute première fois, le taux d’emploi des femmes âgées de 25 à 54 ans est supérieur à 80 %

Au cours des deux dernières années, la population canadienne a continué de croître, bien qu’à un rythme plus lent que la moyenne en raison, notamment, du gel de l’immigration pendant une grande partie de 2020 et 2021.

Malgré ces restrictions à l’immigration, la population âgée de 15 ans et plus a augmenté de 2,1 % entre février 2020 et février 2022, selon l’Enquête sur la population active, soit 0,2 % plus rapidement que la croissance de l’emploi (1,9 %).

Compte tenu de la croissance nette semblable de la population et de l’emploi au cours des deux dernières années, le taux d’emploi au Canada — la proportion de personnes âgées de 15 ans et plus qui travaillent — se situe maintenant à 61,8 %, soit essentiellement le même que le taux d’emploi que celui d’avant la pandémie (61,9 %).

Il s’agit d’une mesure clé du marché du travail qui reflète une solide reprise générale de l’emploi.

En ce qui concerne le groupe d’âge moyen, la population totale de ce groupe d’âge n’a augmenté que de 1,3 % au cours des deux dernières années, ce qui est plus lent que l’augmentation globale de la population de 2,1 %. L’effet du vieillissement de la population canadienne est évident dans ce ralentissement de la croissance. Un plus grand nombre de travailleurs âgés ont quitté la population active, ils n’ont pas été remplacés par de nouveaux arrivants au Canada, qui sont généralement des travailleurs d’âge moyen.

Du côté de l’emploi, la main-d’œuvre d’âge moyen a retrouvé un emploi beaucoup plus rapidement que les travailleurs plus jeunes ou plus âgés. Au cours des deux dernières années, l’emploi des personnes d’âge moyen a augmenté de 3,0 %. Ainsi, contrairement à la situation générale, l’emploi a largement dépassé la croissance démographique pour les personnes âgées de 25 à 54 ans.

Par conséquent, le taux d’emploi de la main-d’œuvre d’âge moyen a atteint des sommets sans précédent pour les femmes et le niveau le plus élevé en trois décennies pour les hommes.

En novembre 2021, le taux d’emploi des femmes d’âge moyen a dépassé 80 % pour la toute première fois, atteignant 81,0 % en février 2022.

Lorsque l’Enquête sur la population active de Statistique Canada a débuté en 1976, le taux d’emploi des femmes d’âge moyen n’était que de 48,2 %, comparativement à 90,8 % pour les hommes (voir le graphique 2). Depuis, le taux d’emploi des femmes a augmenté rapidement à mesure que les obstacles à l’accès à l’éducation et à l’emploi se sont progressivement atténués. Juste avant la pandémie, près de quatre femmes sur cinq (79,7 %) en âge de travailler avaient un emploi.

La reprise de l’emploi chez les hommes d’âge moyen jusqu’en 2021 a également été impressionnante, mais elle suit une trajectoire historique assez différente. Au cours des 45 dernières années, le taux d’emploi des hommes d’âge moyen a suivi une tendance à la baisse, ne parvenant pas à se redresser complètement après chaque récession (barres grises du graphique 2).

En ce sens, la reprise liée à la COVID-19 s’avère meilleure pour les hommes d’âge moyen : leur taux d’emploi a atteint 88,2 %, le plus élevé depuis 1989. Ainsi, bien que l’emploi des hommes d’âge moyen n’atteigne pas les niveaux des années 1970, il est historiquement élevé, ce qui indique une très forte reprise depuis le point le plus bas d’avril 2020.

Graphique 2 : Le taux d’emploi des femmes d’âge moyen dépasse 80 % pour la première fois

Taux d’emploi des hommes et des femmes âgés de 25 à 54 ans, de 1976 à 2021

CIMT; Statistique Canada Tableau 14-10-0287. Données désaisonnalisées.

L’emploi à temps partiel des femmes dépasse les niveaux d’avant la COVID-19

Les femmes sont depuis longtemps surreprésentées dans la main-d’œuvre à temps partiel (l’emploi à temps partiel est défini comme étant inférieur à 30 heures par semaine).

Avant la pandémie, les femmes représentaient près des deux tiers (65 %) des travailleurs à temps partiel contre 43 % des travailleurs à temps plein.

En février 2022, l’emploi à temps partiel a grimpé autant pour les hommes que pour les femmes de tous les groupes d’âge. L’emploi des femmes qui travaillent à temps partiel atteint ou dépasse maintenant le niveau d’avant la COVID-19, mais la reprise de l’emploi à temps partiel continue d’être plus forte chez les hommes de 25 ans et plus. La plus forte augmentation de l’emploi à temps partiel est enregistrée chez les hommes de 55 ans et plus, en hausse de près de 7 %.

À l’inverse, comme le montre le graphique 3, les gains d’emploi dans le travail à temps plein ne sont observés que pour les hommes et les femmes d’âge moyen. Dans les autres groupes d’âge, la reprise de l’emploi chez les hommes accuse un léger retard par rapport à leurs homologues féminins.

L’emploi à temps plein demeure inférieur à ses niveaux de février 2020 pour les jeunes (15 à 24 ans) et les plus âgés (55 ans et plus), hommes et femmes.

Graphique 3 : L’emploi à temps plein des femmes est en baisse, sauf pour les femmes d’âge moyen

Évolution de l’emploi des femmes et des hommes selon le statut à temps plein et à temps partiel et l’âge

Modification du niveau d'emploi pour emploi à temps partiel et emploi à temps plein pour hommes et femmes, février 2020 à février 2022. Statistique Canada tableau 14-10-0287. Données désaisonnalisées.
Gr 3

Il est possible que la reprise plus lente de l’emploi à temps partiel chez les femmes d’âge moyen comparativement à leurs homologues masculins, conjuguée à une hausse de l’emploi à temps plein des femmes depuis février 2020, indique qu’une proportion croissante de femmes travaille à temps plein.

Cependant, nous ne pouvons pas être certains que les femmes qui travaillaient à temps partiel avant la pandémie sont les mêmes que celles qui ont pris un emploi à temps plein. Les données de l’Enquête sur la population active sont transversales (les réponses sont données par différentes personnes au fil du temps), ce qui signifie que tout ce que nous pouvons conclure, c’est que la reprise tardive de l’emploi à temps partiel chez les femmes reflète les secteurs de l’économie les plus touchés, en contact avec la clientèle, dans lesquels le travail à temps partiel est plus courant que dans d’autres secteurs.

Les femmes se rétablissent dans les professions de l’information, de la culture et des loisirs, mais restent surreprésentées dans d’autres secteurs durement touchés

Dans notre rapport précédent, publié il y a un an, nous avons constaté que les femmes étaient surreprésentées dans les secteurs les plus durement touchés et que, dans ces secteurs, elles étaient plus susceptibles de perdre leur emploi.

Le graphique 4 montre les pertes d’emplois entre février 2020 et avril 2020 (en jaune) dans les cinq secteurs les plus touchés, ainsi que les gains d’emplois subséquents jusqu’en février 2022 (en bleu), pour les femmes et les hommes. Les changements agrégés de l’emploi dans tous les autres secteurs sont également inclus.

Graphique 4 : L’emploi reste faible pour les hommes et les femmes dans le secteur de l’hébergement et de la restauration

Changements dans l’emploi entre février 2020 et avril 2020 et entre avril 2020 et février 2022 pour les hommes et les femmes des secteurs les plus touchés, tous âges confondus

Baisse février 2020 à avril 2020 (Jaune).
Hausse avril 2020 à février 2022(Bleu).
Statistique Canada Tableau 14-10-0022. Données non-désaisonnalisées
Gr 4

En avril 2020, l’emploi des femmes avait diminué davantage que celui des hommes dans chacun de ces secteurs.

Depuis ce creux, il y a deux ans, l’emploi dans ces cinq secteurs est resté à la traîne par rapport à la reprise générale, l’emploi ne dépassant son niveau d’avant la COVID-19 que dans le secteur du commerce de détail.

Les pertes d’emplois, tant pour les hommes que pour les femmes, ont été les plus importantes dans le secteur de l’hébergement et des services de restauration. Bien que près de la moitié des emplois perdus en avril 2020 aient été récupérés, l’emploi dans ce secteur reste inférieur de 17 % à son niveau d’avant la pandémie pour les deux sexes, la progression des femmes étant plus rapide que celle des hommes.

La différence entre les pertes d’emploi initiales des hommes et des femmes était importante dans les secteurs des services aux entreprises, des bâtiments et du commerce de détail et des autres services. La reprise a été plus forte pour les femmes dans les autres services, ainsi que dans la construction et d’autres services de soutien.

Les femmes occupant des postes moins bien rémunérés ont connu la reprise la plus lente

Dans notre rapport de 2021, nous avons montré que les femmes sont plus susceptibles d’avoir un faible revenu, représentant trois travailleurs sur cinq (58 %) dans les emplois à faible revenu en 2019 (définis comme étant les 25 % des emplois où la rémunération horaire moyenne est la plus faible).

Les femmes occupant ces postes ont également subi des pertes d’emploi plus importantes entre février 2020 et avril 2020 que les hommes (-23,3 % contre -1-8,9 %, respectivement).

Ces emplois couvrent de nombreux domaines, y compris les soins de santé (aides-infirmières, aides-soignantes et préposées aux soins aux patients), l’éducation (éducatrices et assistantes de la petite enfance), les services alimentaires (chefs, hôtesses, barmaids et serveuses d’aliments et de boissons) et les voyages (agentes à la billetterie et aux services aériens), ainsi que d’autres emplois dans les services personnels.

Comme le montre le graphique 5, l’emploi des femmes d’âge moyen dans les métiers à faible revenu est légèrement en hausse en février 2022, à 0,5 % au-dessus de son niveau d’avant la pandémie, même si l’emploi des hommes dans ce groupe a diminué de 1 %. Cette situation contraste avec les gains d’emploi plus importants observés chez les femmes d’âge moyen dans les professions à revenu moyen (+4,1 %) et élevé (+4,7 %).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les gains d’emploi plus faibles des femmes dans les métiers à faible revenu par rapport aux professions à revenu moyen et élevé.

D’une part, cela pourrait refléter un changement de composition entre les professions, les femmes travaillant dans des emplois moins rémunérés passant à des professions mieux rémunérées.

À l’inverse, les femmes occupant des emplois à faible revenu pourraient avoir quitté le marché du travail et avoir décidé de ne pas y retourner, tandis qu’une plus grande proportion de nouvelles arrivantes sur le marché du travail commence à occuper des emplois mieux rémunérés qu’avant la pandémie.

Étant donné que le taux d’emploi des femmes d’âge moyen n’a jamais été aussi élevé, il est peu probable qu’il y ait eu un exode des femmes de ce groupe d’âge de la population active.

Cela signifie qu’une partie de la reprise inégale des femmes dans les métiers à faible revenu (observée dans le graphique 5) est probablement attribuable au fait que les femmes choisissent des emplois mieux rémunérés.

Graphique 5 : Les femmes d’âge moyen occupant des métiers à faible revenu connaissent une légère hausse de l’emploi, soit 0,5 % de plus qu’avant la pandémie

Variation en pourcentage de l’emploi entre février 2020 et février 2022 selon le sexe et le niveau de revenu pour les personnes d’âge moyen

CIMT; Données de Statistique Canada Enquête sur la Population Active (EPA). Données non-désaisonalisées.
Gr 5

Le taux d’activité des femmes ayant des enfants retrouve son niveau d’avant la pandémie

Au début de la pandémie, le taux d’activité des femmes âgées de 25 à 54 ans a considérablement chuté, avec des baisses plus importantes chez les femmes ayant des enfants en âge de fréquenter l’école primaire.

Depuis avril 2020, la reprise de la participation des femmes au marché du travail, tout comme le taux d’emploi illustré au graphique 2, a été rapide.

Fait remarquable, malgré les nombreuses difficultés rencontrées par les parents pour trouver des services de garde d’enfants et d’éducation au plus fort de la pandémie, les mères sont retournées en masse sur le marché du travail.

En date de février 2022, le taux de participation à la population active des femmes d’âge moyen ayant des enfants de tout âge et de celles n’ayant pas d’enfants de moins de 18 ans est maintenant supérieur aux niveaux d’avant la pandémie (voir le graphique 6). Toutefois, le taux d’activité des femmes ayant de jeunes enfants adultes (18 à 24 ans) reste légèrement en baisse (non illustré).

Le graphique 6 montre que la reprise de la participation au marché du travail est largement partagée par les femmes ayant des enfants d’âges différents. Cependant, il met également en évidence le taux d’activité beaucoup plus faible des femmes ayant de très jeunes enfants (0 à 5 ans) et des enfants en âge de fréquenter l’école primaire (6 à 12 ans) qui prévalait avant la pandémie.

Bien qu’ils ne soient pas indiqués, les taux de participation des hommes avec enfants sont plus élevés que ceux des femmes avec enfants dans tous les groupes d’âges. Cela met en évidence des problèmes systémiques de longue date et des attentes culturelles concernant les responsabilités liées à la garde des enfants qui, bien qu’elles soient importantes, dépassent la portée de la présente analyse.

Graphique 6 : Le taux de participation à la population active a chuté considérablement pour les femmes d’âge moyen au printemps 2020, mais a dépassé les niveaux d’avant la pandémie en février 2022

Taux active pour femmes par âge d'enfant, février 2020 à février 2022.
Pas d'enfant moins de 18 ans inclus enfant 18 à 24 ans, enfant a plus de 24 ans et pas d'enfant.
Graphique 6

La voie à suivre

Depuis la perte initiale et sans précédent d’emplois au printemps 2020, les marchés du travail canadiens ont fait preuve de résilience, à la fois en termes de reprise globale et de maintien de perturbations moins importantes lors de chaque vague subséquente de COVID-19 et des mesures de santé publique connexes mises en place. Deux ans plus tard, la reprise de l’emploi a été plus forte, tant pour les femmes que pour les hommes.

L’année dernière, au printemps 2021, notre rapport a mis en lumière les difficultés rencontrées par les femmes pour réintégrer le marché du travail. Aujourd’hui, à l’aube du printemps 2022, l’emploi des femmes a pleinement retrouvé son niveau d’avant la pandémie. La reprise de l’emploi chez les femmes âgées de 25 à 54 ans constitue un point positif notable : elles sont désormais plus nombreuses à travailler (par rapport à la population) que jamais auparavant.

Toutefois, l’emploi à temps plein des femmes plus jeunes (de 15 à 24 ans) et plus âgées (55 ans et plus) demeure inférieur aux niveaux d’avant la pandémie, et l’emploi à temps partiel des femmes d’âge moyen vient tout juste de retrouver les niveaux de février 2020.

Ces chiffres peuvent soulever des problèmes à plus long terme si les jeunes d’aujourd’hui, en particulier les jeunes femmes, ratent l’occasion d’acquérir une expérience de travail et de développer des compétences requises pour leur carrière ultérieure.

Enfin, nous notons que si l’impact des fermetures d’écoles et de garderies a été difficile pour tous les parents, la baisse initiale de la participation au marché du travail chez les femmes ayant des enfants a maintenant été complètement inversée. Les femmes d’âge moyen ayant des enfants de tout âge et les femmes sans enfant participent maintenant à la population active à des taux identiques ou supérieurs à ceux d’avant la pandémie.

Les derniers chiffres présentés ici sont ceux de février 2022, qui reflètent l’assouplissement de nombreuses mesures de santé publique introduites en janvier 2022.

S’il reste possible que les variants futurs causent d’autres perturbations du marché du travail, le déploiement réussi des vaccins jusqu’en 2021 et l’adaptation de nombreuses pratiques de travail renforcent notre résilience collective au virus de la COVID-19. Nous continuerons de suivre la reprise du marché du travail pour les femmes, les hommes et d’autres groupes de Canadiens, mais en mars 2022, les perspectives sont positives et pleines d’espoir.

Remerciements

Le présent rapport de Perspectives de l’IMT a été préparé par Brittany Feor et Behnoush Amery du CIMT avec le soutien d’Anthony Mantione et Liz Betsis.

Nous tenons à remercier Jane Friesen (Université Simon Fraser), Ana Ferrer (Université de Waterloo), Mikal Skuterud (Université de Waterloo), Sareena Hopkins (Fondation canadienne pour le développement de carrière), Marc Gendron (Emploi et Développement social Canada), Sarah McRae. (Gouvernement du Nouveau-Brunswick), Emna Braham (Institut du Québec), Parisa Mahboubi (Institut C.D. Howe), Clemente Pignatti (Organisation internationale du travail) et Richard Horne pour leurs observations et commentaires constructifs.

Pour plus d'informations sur ce rapport, veuillez contacter research@lmic-cimt.ca

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