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Nous sommes de retour à la conférence en personne de l’ACÉ, qui présente les tendances du marché du travail!

Ce fut une véritable bénédiction de participer en personne à la conférence 2022 de l’Association canadienne d’économique (ACÉ), après avoir été virtuelle pendant plus de deux ans! Chaque année, au début de juin, la conférence de l’ACÉ est organisée par une université canadienne. Les participants et participantes présentent leurs résultats de recherche, établissent des liens et prennent part à des conférences.

Les discussions portent principalement sur les nouveaux enjeux de l’économie canadienne. Cette année, cinq de mes collègues du CIMT ont présenté notre recherche au cours de deux séances, et j’ai présidé le groupe de discussion d’une heure sur les tendances du marché du travail dans une économie post-COVID.

Ce sur quoi nous avons travaillé et pourquoi

La pandémie de COVID-19 a touché le marché du travail de bien des façons. L’un des effets les plus évoqués a été les pertes d’emplois disproportionnées et la lente reprise subséquente chez les personnes à faible revenu, les membres de groupes en quête d’équité et les femmes. Une autre conséquence a été l’augmentation des postes vacants et la difficulté de répondre à la demande de main-d’œuvre dans des secteurs clés partout au pays.

En tant qu’organisme pancanadien voué à l’amélioration de la production et de la diffusion de l’information sur le marché du travail (IMT), nous menons des recherches sur ces sujets importants. C’est avec enthousiaste que j’ai partagé nos conclusions avec le milieu de la recherche à la conférence de l’ACÉ. Au cours de la table ronde du CIMT, nos chercheurs ont présenté trois exposés sur les résultats sur le marché du travail des groupes sous-représentés, des femmes en période de reprise économique et une nouvelle approche pour mesurer les déséquilibres du marché du travail.

Résultats sur le marché du travail des groupes sous-représentés : avant et après la pandémie

Tout d’abord, l’économiste Graham Dobbs a présenté les résultats de ses recherches sur la situation des jeunes, des travailleurs et travailleuses d’âge mûr et des personnes immigrantes au Canada.

Il a montré que, bien que la plupart des groupes au Canada aient connu des gains d’emploi importants depuis les confinements initiaux de la pandémie, les jeunes n’ont pas été aussi chanceux. Non seulement le chômage des 15 à 24 ans reste particulièrement élevé, mais il en va de même pour le chômage de longue durée. Graham a souligné également le changement important de la demande sectorielle d’emploi qui a touché les personnes occupant des postes d’entrée ou peu spécialisés habituellement occupés par des jeunes.

Les femmes en période de reprise économique : La reprise de l’activité professionnelle des femmes après 2020

Ensuite, l’économiste Brittany Feor a présenté les points saillants de notre rapport publié en mars 2022.

Il s’agissait d’un suivi au rapport de mars 2021 qui explorait la façon dont, en raison de la COVID-19, plus de femmes avaient perdu leur emploi que d’hommes. Britanny a partagé que l’emploi des femmes à la fin de 2021 était plus élevé qu’avant la pandémie. De plus, le taux d’emploi des femmes du principal groupe d’âge (de 25 à 54 ans) en novembre 2021 a dépassé 80 % pour la toute première fois. Bien que la croissance de l’emploi ait été impressionnante pour les femmes en général, certains secteurs durement touchés n’ont pas encore rebondi à la fin de 2021, y compris les services d’hébergement et de restauration.

Nouvelle approche pour mesurer les déséquilibres du marché du travail

Au fur et à mesure que le Canada s’engageait dans la voie de la reprise, l’emploi s’est redressé et, peu de temps après, les entreprises de tout le pays ont eu de la difficulté à trouver de la main-d’œuvre pour répondre à l’augmentation de la demande. Comme l’ont expliqué les chercheurs du CIMT Michael Willcox et Lorena Camargo, il est difficile de cerner et de mesurer les pénuries, y compris les définitions floues, les problèmes de données et les dimensions manquantes (par exemple, la portée géographique des mesures). Par conséquent, le CIMT s’efforce de combler cette lacune en matière d’IMT. Michael et Lorena ont présenté un nouvel indice pour mesurer les déséquilibres à l’aide des données sur les offres d’emploi en ligne, qui peut être appliqué à une variété de professions, d’industries et de régions géographiques.

Réflexion critique sur les « pénuries »

Tony Bonen, directeur exécutif par intérim du CIMT, a fait partie d’une autre table ronde intitulée FEP : Les pénuries de main-d’œuvre limitent-elles vraiment l’économie canadienne?

Tony a abordé le sujet des pénuries au Canada et fait remarquer qu’il n’y a pas de définition ou de mesure convenue pour les pénuries de main-d’œuvre. Plutôt que de parler de « pénuries », il est préférable de parler de « resserrement » du marché du travail, ce qui offre une perspective beaucoup plus nuancée. Les pénuries ont habituellement des connotations négatives, tandis que le resserrement du marché du travail peut créer des effets positifs, comme l’augmentation des salaires des travailleuses et travailleurs moins bien rémunérés et la stimulation de l’innovation opérationnelle à mesure que les entreprises s’adaptent aux défis du recrutement et de la rétention de la main-d’œuvre.

La voie à suivre

La présentation de recherches à des conférences professionnelles comme celle de l’ACÉ est importante car cela permet de partager des connaissances, de solliciter des rétroactions d’autres experts dans le domaine, d’établir des liens et de participer aux discussions et à des recherches en cours. La participation à la conférence 2022 de l’ACÉ a été stimulante, non seulement parce que c’était notre première conférence en personne depuis le début de la pandémie, mais aussi parce que la recherche de mes collègues ajoutera une grande valeur au monde de l’IMT.

La recherche du CIMT souligne que, bien que les travailleurs et travailleuses du principal groupe d’âge (âgés de 25 à 54 ans) et les travailleurs et travailleuses d’âge mûr (âgés de 55 ans et plus) soient sur la voie de la reprise post-pandémique, les jeunes font toujours face à des obstacles à un emploi valorisant. L’analyse des lacunes actuelles en matière d’IMT suggère qu’une planification à plus long terme est nécessaire pour offrir un soutien durable aux jeunes travailleurs et travailleuses et pour trouver de nouvelles approches pour s’attaquer au resserrement du marché du travail. Dans le cadre de nos projets à venir, les chercheurs du CIMT exploreront davantage le resserrement du marché du travail et ses répercussions.

Profile Image - Behnoush Amery

Behnoush Amery est économiste principale au CIMT. Elle est spécialisée en analyse quantitative et réalise des projets liés au travail, tels que l’analyse comparative entre les sexes et les résultats des étudiants sur le marché du travail.

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